dimanche 21 mars 2010

D'un Claude à l'autre. Allègrement.

Ecolo vient de fêter ses trente ans. Voilà donc trente ans que Claude Eerdekens avale - ou plutôt bouffe, le verbe doit être plus approprié - un écolo à son petit-déjeuner chaque matin. Pour aussitôt le vomir dans le caniveau.
Il y a quelques jours, depuis Cannes où il participait au marché international de l'immobilier (c'est qu'il en a du temps, le camarade!), l'inamovible député-bourgmestre d'Andenne a fustigé, avec cette totale absence de nuance qui fait sa caractéristique, le gouvernement wallon dans son ensemble et son ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire en particulier. Le champion de l'insulte et de la grossièreté en a profité pour dénoncer, pour la 677e fois, "ces écolos intégristes qui veulent nous ramener à l'âge de la pierre et nous obliger à circuler à vélo et à nous éclairer à la bougie" (entendu au JP de la RTBF). Apparemment, s'il voyage beaucoup, le camarade lit peu. Et réfléchit tout autant. Son attaque concernait la décision d'un groupe de distribution d'installer son centre logistique en Flandre. Il déplorait que le Gouvernement wallon n'ait pas mis tout en oeuvre pour que ce centre s'installe en Wallonie. Plus particulièrement dans sa commune. En fait, il apparaît que le groupe n'a pas pris sa décision, qu'aucun dossier n'a été transmis au ministre Henry et que le premier niveau de pouvoir concerné pourrait bien être la commune d'Andenne. Le bourgmestre voyageur donc. Apparemment peu au fait de ses dossiers.
Dans sa grande colère, Eerdekens avait annoncé qu'il quittait le PS pour sièger comme indépendant. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Il a finalement fait volte-face. Il doit savoir où sont ses intérêts.
De retour de Cannes, Eerdekens a déposé devant la commission de l'environnement et de l'aménagement du territoire du Parlement wallon trente et une questions adressées au ministre Henry. A qui il avait déjà demandé, voici quelques mois, si l'hiver serait rude. On voit par là qu'une certaine confusion peut régner dans l'esprit de certains responsables (?) politiques trop occupés à trop de mandats.
Parmi les questions eerdekensiennes à l'ordre du jour, une quantité de questions très localistes, quatre fois la même question sur la directive européenne sur le recyclage des déchets, une question sur la crédibilité internationale du GIEC et une autre sur l'erreur commise par le GIEC à propos de la fonte des glaces dans l'Himalaya. L'oubliable (et presque oublié - il a bien fait de se manifester!) ministre wallon d'il y a quelques années semble avoir pour modèle un certain Claude Allègre. Celui-là même à qui le Monde accordait récemment un "cent fautes".
Ce 23 mars, le harceleur professionnel posera aussi au ministre l'une ou l'autre question sur les éoliennes, une de ses spécialités: cet homme témoigne d'une exceptionnelle capacité à produire du vent.
On comprend par là que la démocratie fonctionne bien: chaque groupe socio-économique ou socioculturel a ses représentants au parlement. Les piliers de comptoir du café du commerce ont trouvé le leur.

P.S.: reste l'attitude de la presse et des journalistes de Mise au point en particulier: les délires d'Eerdekens méritaient-ils de lui accorder une tribune. Audience, audience... Vous savez ce qu'elle vous dit l'audience?

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