samedi 25 mai 2013

Beaucoup de bruit pour rien


Tout fait farine au moulin des anti-éoliens et un récent rapport est pour eux pain béni. Il émane (céleste) du Conseil Supérieur de la Santé qui estime que pour les riverains qui ne voyaient pas d'un bon œil l'installation d'éoliennes dans leur environnement celles-ci peuvent être sources de nuisances acoustiques à long terme et provoquer des troubles du sommeil (1). La précision est importante: notre rapport premier changerait notre perception.
Daniel Foucart, journaliste à Nord Eclair, a mené l'enquête auprès des riverains d'éoliennes à Leuze-en-Hainaut et à Saint-Maur près de Tournai. Son dossier s'intitule "les riverains ont (presque) tout faux" (2). Les arguments des anti-éoliens tombent les uns après les autres: pas de problème pour la santé, ni pour les animaux, pas de baisse de valeur de l'immobilier, pas de chute de pales, pas d'impact important sur l'environnement. L'argument de l'impact sur le paysage est très partagé: les uns les trouvent laides, les autres très design. Les mêmes arguments que l'on peut entendre par rapport à tel bâtiment ancien ou telle construction contemporaine. Une question, très subjective, de goût esthétique.
Reste l'argument du bruit: Daniel Foucart donne raison aux riverains. Ou plutôt à certains. Un riverain leuzois n'entend que les éoliennes de l'extérieur et par grand vent quand son voisin a l'impression "d'avoir un hélicoptère qui tourne au ralenti en permanence au-dessus de la tête". Dans un même couple, près de Saint-Maur, Monsieur n'entend rien quand Madame est très énervée. Le bruit serait donc aussi subjectif.
Les éoliennes sont "un viol de notre environnement", estime un opposant (1). Diable! Quand on voit les panneaux publicitaires, les zones commerciales aux entrées de villes, les maisons quatre façades et deux garages, les 4x4, les quads et les camions, on se dit qu'on est, hélas, violé dans son environnement, quotidiennement.
Quand on habite le long d'une chaussée à fort trafic, où la circulation est limitée à 50 km/h et qu'on y voit et surtout entend des fous furieux y passer en trombe à toute heure du jour et surtout de la nuit, quand on voit ce qu'ils génèrent comme CO2 et comme stress, on se dit qu'il faudrait d'abord interdire les voitures plutôt que les éoliennes. Mais on n'est pas sûr que les anti-éoliens soient d'accord de laisser leur voiture au garage. Alors, on regarde les éoliennes, dans le prolongement de la chaussée. Et on s'apaise.

(1) JT de la RTBF, 24 mai, 19h30.
(2) Nord Eclair, 25 avril 2013.

1 commentaire:

Robert Guilleaume a dit…

je croyais qu'elles ne tournaient jamais. Elles font même du bruit à l'arrêt? Salauds d'écolos. Avec eux, même les bougies éteintes seraient néfastes!