vendredi 3 mars 2017

Mieux vaut avoir son passé derrière soi

La logique des électeurs est parfois difficile à suivre. 
François Fillon est de plus en plus lâché par les siens. Le champion choisi par la droite est soupçonné d'emplois fictifs. Il aurait engagé son épouse comme assistante parlementaire sans qu'elle n'occupe la fonction. Il risque pour cela d'être mis en examen. A droite, de nombreuses voix s'élèvent pour pousser Alain Juppé, battu par Fillon au second tour de la primaire de la droite, à prendre sa place. Et cette perspective devient de plus en plus crédible. Vollà d'ailleurs qu'un sondage annonce que, s'il était candidat, Juppé passerait devant Macron et Le Pen (1).
Ainsi donc, pour de très nombreux Français, mieux vaut un candidat déjà condamné pour emplois fictifs (2) qu'un candidat qui a toutes les chances de l'être. 
On voit par là que l'électeur est un être insaisissable.

(1) http://www.lalibre.be/actu/international/d-apres-un-sondage-juppe-devancerait-macron-et-le-pen-s-il-se-presentait-direct-58b94fbdcd708ea6c0f424c3
(2) "Il est contraint de quitter la vie politique en 2004, la cour d'appel de Versailles l'ayant condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris." (Wikipedia)

1 commentaire:

Grégoire a dit…

Encore faut-il savoir que Juppé fut condamné. Car, un autre ancien premier ministre condamné pour favoritisme il y a 20 ans, a été "réhabilité" (c'est le terme juridique lorsqu'après un certain nombre d'années, et suivant le type de peine, le casier judiciaire est purgé d'une condamnation) et qu'il est un délit d'évoquer la dite condamnation, selon l'avocat de cet ancien premier ministre, actuellement ministre. Après, les faits alternatifs, le droit français a donc inventé le passé alternatif. L'intention était probablement de ne pas pénaliser à nouveau un citoyen qui a "effectué" sa peine et qui voudrait repartir à zéro. N'empêche, choisir pour premier secrétaire du ps, un ancien condamné pour emploi fictif (Harlem Désir), puis un autre condamné pour emplois fictifs (Cambadélis) pour lui succéder, à titre d'exemples, n'est quand même pas du meilleur effet. Le magazine Marianne titre cette semaine "on veut des élus propres". Mouais... Des candidats propres, ce serait déjà pas mal...
J'ai eu l'occasion de passer quelques jours à Bordeaux l'année dernière, et même si évidemment tout ce que j'y ai vu n'ai pas à mettre à au seul crédit de son maire (Juppé), j'ai trouvé la ville plutôt agréable à vivre. Je ne voterai pas pour lui pour autant...