vendredi 5 mai 2017

Un dernier pour la route

Un dernier message aux abstensionnistes français. Dernièrement, je les comparais à Ponce-Pilate. J'y ai repensé. Le préfet romain aurait, selon les  Evangiles, refusé de choisir entre Jésus, un illuminé plutôt sympa, et Barabbas, un assassin. Les abstentionnistes ou partisans du vote blanc refusent de faire la différence entre une candidate dangereuse pour la démocratie et l'Europe et un centriste certes un peu flou et parfois trop libéral, mais démocrate et ouvert.
L'ancien ministre grec de l'économie Yanis Varoufakis trouve "impardonnable" de "mettre au même niveau Emmanuel Macron et Marine Le Pen". Il rappelle qu'en 2002, quand tout le corps électoral s'est mobilisé pour faire barrage au père Le Pen, Jacques Chirac n'était certainement pas plus progressiste que Macron. Même s'il n'en partage pas, loin s'en faut, toutes les positions, il se souvient que quand la Grèce était en pleine crise, secouée par l'Union européenne, "c'est le seul à avoir compris que sortir de cette spirale déflationniste était une bonne chose pour l'Europe. Il a été le seul à réaliser que la façon dont notre gouvernement était traité et dont on nous imposait des emprunts prédateurs était, au final, nuisible pour les perspectives futures de l'Europe et de la France" (1).
"Ni abstentionniste, ni abstentionniste", titre Riss en édito de Charlie Hebdo (2). "Le paradoxe, c'est que beaucoup d'électeurs de gauche, convaincus d'être des adversaires impitoyables du libéralisme économique, se comportent comme des consommateurs" parce que leur candidat préféré n'a pas passé le cap du premier tour, dit-il encore. "On peut tout renvoyer dos à dos. Le procédé n'est pas nouveau et honteusement démagogique. (...) Ce non-choix est en fait un choix. Celui de ne pas se mouiller et de laisser les autres le faire."
Allez, un peu de courage. Le vote Macron, c'est, qu'on le veuille ou non, celui de la défense de la démocratie. Reste ensuite à voter à gauche aux législatives. Surtout pour celles et ceux qui défendent le combat écologique, urgent et tellement absent de cette campagne. Et puis aussi à se battre pour faire changer ce système de présidentielle. L'homme ou la femme providentiel(le) n'existe pas. Même en France. Je sais, c'est dur à admettre.

(1) https://www.franceinter.fr/monde/yanis-varoufakis-mettre-au-meme-niveau-emmanuel-macron-et-marine-le-pen-est-impardonnable
(2) 3 mai 2017.

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