lundi 19 juin 2017

Réflexions de lendemain

Emmanuel Macron a donc obtenu à l'Assemblée nationale la majorité dont il a besoin pour appllquer son programme. Elle est forte, mais pas excessive comme on pouvait le craindre au vu des derniers sondages. La France ne connaîtra pas le régime du parti unique.
Ce système majoritaire à deux tours reste une curiosité bien peu démocratique qui mène à une configuration de l'Assemblée peu conforme à l'état de l'opinion publique. La proportionnelle le serait beaucoup plus. Macron va-t-il - enfin - changer le mode de scrutin? François Hollande avait promis d'en introduire une part...
L'abstention a atteint un niveau ahurissant, 57,4%, qui doit laisser sans voix les ressortissants de pays non démocratiques.
Avec les nouvelles règles de non cumul et l'arrivée de nouveaux et (souvent) jeunes candidats de "La République En Marche", l'Assemblée nationale est largement renouvelée et s'est rajeunie et féminisée: elle compera 223 députées parmi ses 577 élu-e-s.
Ceux qui finalement apparaissent les plus ringards aujourd'hui viennent des partis populistes. Marine Le Pen et son compagnon, Louis Aliot, viennent d'être élus. Ces anti-système sont candidats à chaque élection. Ils sont députés européens et, hop!, vont démissionner pour siéger désormais à l'Assemblée. On a connu plus respectueux des électeurs et des institutions. Jean-Luc Mélenchon, lui, n'avait jamais été député national. Voià une plume qu'il peut ajouter à son chapeau. Il avait déjà été conseiller municipal, conseiller général, sénateur, ministre, président de parti, et est actuellement lui aussi député européen. Il va devoir abandonner ce dernier mandat pour siéger à l'Assemblée nationale. Dans leur appétit insatiable qui les amène à se présenter à toute élection, ces élus apparaissent aujourd'hui comme les derniers dinosaures aux pratiques dépassées.
Nouveau venu, François Ruffin a, lui aussi, été élu. Il a aussitôt tweeté: "Ruffin député! Le peuple à l'assemblée!". Voilà qu'il se prend pour le peuple. Lui qui aime se déguiser en permanence en homme-sandwich va pouvoir afficher sur son t-shirt blanc "je suis le peuple". Qu'il ne s'inquiète pas: le ridicule ne tue pas. Même en politique.
Deux regrets: la non-réélection de Najat Vallaud-Belkacem (c'est personnel) et surtout la disparition  des Verts. Il leur reste un seul élu. Et encore, ce député EELV se présentait "sans étiquette".
Reste à espérer que le néo-ministre Nicolas Hulot saura se montrer volontariste et pugnace pour s'attaquer à ce qui devrait être l'une des priorités de tout gouvernement responsable.

1 commentaire:

Grégoire a dit…

Je serai moins sévère (pour l'instant) que vous vis-à-vis de François Rufin. Le Centre de recherches politiques de Sciences-Po, a analysé les candidats d'En Marche, et nous apprend que "Si l'on réunit l'ensemble des professions en trois grands groupes sociaux, on s'aperçoit que les candidats des classes populaires constituent 8,5% du total alors que les représentants des classes moyennes en constituent 23% et ceux des classes supérieures 68,6%." (info reprise sur le site du magazine l'OBS). En 2014, selon l'Insee, les cadres et prof. intellect. supérieures représentaient 17 % de la population active française. Le côté excessif de F. Rufin lui jouera sûrement d'autres tours, à l'instar de J-L Mélenchon, mais au vu de ses engagements précédents, on ne peut pas trop douter de sa sincérité sociale. Reste qu'il devra, comme Mélenchon, vérifier parfois ses sources d'information, car il lui est arrivé en plateau tv ou studio de radio d'être pris en défaut. En revanche, je n'attends rien de Nicolas Hulot. Sa fondation a fait l'objet d'un rapport parlementaire en 2011 qui signalait l'ambiguité de N. Hulot, et de sa fondation, au niveau du financement de celle-ci notamment par EDF, entreprise de pointe dans l'énergie nucléaire. Ce qui semble expliquer son point de vue très mesuré sur cette énergie. Il arrivait aussi à faire financer ses émissions et documentaires par des entreprises tel que Vinci et l'Oréal. Quel talent.
Marcon a su ratisser très large en disant un peu tout, très vaguement et son contraire. Il a réussi à débauché l'"écolo" le plus médiatique pour un ministère là où Chirac, Sarkozy, et Hollande ont échoué. Je continue à croire que les Français déchanteront dans un avenir proche. Malgré une assemblée nationale qui lui soit majoritairement acquise, va-t-il quand même réformer le code du travail par ordonnances? Si c'est le cas, ce sera déjà un mauvais signe pour la suite...