jeudi 20 juin 2019

La haine dans le sang

On l'entend régulièrement, ce bruit de haussement d'épaules. On entend de plus en plus dire que puisque les gens sont cons, il faut les laisser tester la connerie, en politique aussi. Et donc qu'il faudrait laisser l'extrême droite accéder au pouvoir, cesser de vouloir à toute force lui faire barrage. Ceux qui l'affirment pensent que, puisque de très nombreux électeurs veulent voir l'extrême droite au pouvoir, il faut qu'ils la subissent, qu'ils en voient les effets et qu'ils en reviendront rapidement. Parce qu'elle fera vite la preuve de son incapacité à gouverner, de son extrême bêtise et prouvera qu'elle mène en bateau ses électeurs. Il est vrai qu'en Autriche l'extrême droite a très vite trébuché, son leader s'étant vu contraint de démissionner de son poste de vice-chancelier suite à la diffusion d'une vidéo où il apparaissait prêt à refiler des contrats publics à un soi disant oligarque russe contre un financement de son parti. Voilà un parti nationaliste qui l'est bien peu, plus soucieux de lui-même que de son pays. On peut cependant douter qu'un tel scandale éloigne la majorité des électeurs d'extrême droite, prêts à croire toutes les théories du complot et à accepter les pires attitudes de la part de leurs hérauts.
Le problème, c'est que le succès de l'extrême droite va de pair avec celui de la haine. C'est que partout où elle avance elle fait reculer les libertés individuelles. Et ouvre les vannes de l'abomination.
Dans divers pays, l'arrivée au pouvoir ou simplement le succès électoral de l'extrême droite ou des populistes a entraîné une augmentation des propos et des actes racistes, antisémites, homophobes, sexistes et on en passe. La voie est libre pour toutes les haines.
A Alost, en Belgique, où le Vlaams Blok-Belang a triomphé aux dernières élections, des étrangers ont trouvé dans leur boîte une lettre éructante de haine et de racisme, les invitant à "fuir" (1).
En Allemagne, c'est pire: un élu local de la CDU qui avait défendu la politique d'Angela Merkel d'accueil des migrants a été assassiné. Ce meurtre a été salué sur les réseaux dits sociaux, certains regrettant n'avoir pas pu commettre eux-mêmes cet assassinat, d'autres se félicitant de la mort d'un "traître" (2).
Il ne faut laisser le moindre espace à l'extrême droite. Elle a la haine dans son ADN. L'Histoire nous l'a montré. L'actualité nous le démontre.

(1) https://www.lalibre.be/actu/politique-belge/courrier-a-caractere-raciste-a-alost-voici-l-integralite-de-la-lettre-scandaleuse-5cf8e3599978e27796e49d2c
(2)  https://www.levif.be/actualite/international/allemagne-le-meurtre-d-un-elu-pro-refugies-salue-sur-les-reseaux-sociaux/article-news-1151335.html

1 commentaire:

Anne-Marie Decoster a dit…

On est bien d'accord, Michel. Beaucoup trop dangereux de laisser "faire l'essai". Je ne sais pas ce qui va se passer en Flandre, mais moi je sais que j'hésiterai à encore séjourner à la côte, où le VB a fait un carton. Ces gens sont devenus infréquentables.