Ce monde est de plus en plus difficile à comprendre. Voilà qu'on n'a plus le droit de rire des bouffons. Donald Trump est risible. On ne peut s'empêcher d'en rire quand on le voit dans sa position habituelle, l'air rogue, penché vers l'avant, les mains pendantes entre les genoux. Il a toujours l'air de ne pas partager ou même de ne pas comprendre ce que dit son interlocuteur. Quand il sort d'un avion ou qu'il entre dans une pièce, quand il prend la parole, c'est avec l'air le plus mauvais qu'il puisse se donner. On dirait un dogue prêt à attaquer. Mais le bouffon qui ne rit jamais interdit qu'on rit de lui ou qu'on le critique. C'est peut-être son côté soviétique. En tout cas il s'affirme de plus en plus comme un autocrate.
Récemment, Jimmy Kimmel, l’animateur d’un late-night show sur ABC a été suspendu par sa chaîne pour avoir reproché à la sphère MAGA d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur conservateur Charlie Kirk. "C'est une excellent nouvelle pour l'Amérique, a aussitôt commenté le petit président Trump. Félicitations à ABC d'avoir finalement eu le courage de faire ce qui devait être fait." Auparavant, c'est CBS qui avait décidé l'arrêt de l'émission de Steven Colbert, animateur jugé trop critique, lui aussi, du Père Ubu américain. Seuls ceux qui se sentent peu sûrs d'eux-mêmes jouent ainsi les censeurs et abusent des menaces contre la liberté d'expression et la liberté de la presse. Trump vient de porter plainte contre le NewYork Times pour diffamation, il réclame 15 milliards de dollars. Il estime qu'il a contre lui 97% de la presse et annonce qu'il compte suspendre les licences des chaînes télé qui le critiquent. Le bouffon est décidément de moins en moins drôle.
C'est Le Monde qui l'écrit (1) : "l’administration de Donald Trump s’est lancée dans une nouvelle croisade contre la presse. Dans un e-mail envoyé aux médias, le Pentagone exige des journalistes qu’ils s’engagent à ne pas recueillir ni publier d’informations sans autorisation préalable, a révélé The Washington Post, vendredi 19 septembre. Le département de la défense américain avertit qu’il révoquera les accréditations de presse de ceux qui ne se conforment pas à cette mesure, s’il considère qu’il y a une menace pour la sécurité nationale."
Trump et sa clique (qui est aussi sa claque) ont le droit de tout dire, même les informations les plus fausses. Mais leur parole est sacrée. La critiquer, c'est désormais blasphémer. Blasphémons ! Blasphémons !
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