lundi 22 décembre 2008

Région à vendre

Promoteurs de tous les pays, sachez qu’en Wallonie la voie est libre. Au nom de l’emploi, tout est possible ! Même des projets totalement contraires aux politiques du Gouvernement wallon. Vos projets seront les siens ! La Wallonie est à qui veut la prendre.
Au nom de l’emploi, et pour le bien « des gens », le Ps et le CDh adoptent un profil ultra-libéral, coincés dans la logique et la culture capitalistes, incapables de penser autrement. Sans vision d’avenir, sans imagination, sans courage. L'investisseur a toujours raison.
En fait, l’emploi n’est que le seul argument de vente du politique. C’est l’emploi à tout prix (dans tous les sens du terme). C’est l’emploi dans sa version poujadiste.
Le soutien du Gouvernement wallon au projet de centre de glisse n’indique pas seulement l’impuissance du politique face à l’économique, plus grave, il montre bien que certains « responsables » politiques se complaisent dans un rôle de laquais, de porteurs de valises des promoteurs.
Dans son plan stratégique 2009 – 2011, IDETA entend « Accompagner les opérateurs privés dans leur démarche de concept et de faisabilité de projets, de montage financier et de développement. Par exemple, le centre international de glisse, l’implantation de projets hôteliers,… » Et la contradiction totale entre ce projet et celui du Parc Naturel, secteur à part entière d’IDETA, ne saute visiblement pas aux yeux de responsables économiques dont la cohérence n'est certainement pas le souci majeur.
Le soutien à ce projet par IDETA, par les bourgmestres concernés, par le Gouvernement wallon et son ministre-président indique bien que la Wallonie picarde n’est même pas un concept. Juste des mots, de la com’, un attrape-gogos. Pour R. Demotte, interviewé par No Télé le 19 décembre, ce projet répond à un double objectif d’environnement et d’emploi, il a trouvé son équilibre. Et rideau sur les remarques de l’étude d’incidences sur l’environnement et de la CRAT, sur les problèmes de consommation d’énergie et d’eau, de production de CO2, d’atteinte à la biodiversité, de mobilité, etc. Energivore le projet ? « Il y a un bon moyen de ne pas être énergivore, répond Demotte, ce serait de ne rien faire. » Mais dans quel monde vit-il ? Par qui est-il informé ? Ne lui a-t-on pas dit qu’aujourd’hui le secteur industriel parvient à produire des biens de consommation courante en CO2 neutre ? Cet objectif est-il si difficile à atteindre par un centre qui se targue de faire découvrir la nature ?
Si le développement durable était vraiment le principe qui guide toutes les politiques en Wallonie picarde, les projets de centres de ski de Lessines et de Maubray ne verraient jamais le jour, pas plus que les centres commerciaux au milieu des champs. Et on cesserait de vouloir créer toujours plus de zonings n’importe où. Et il y aurait une réflexion globale sur une politique éolienne dans la région. Si...
Visiblement, il était écrit qu’on ne peut attendre de nos représentants et de nos technocrates même un minimum de courage politique, même un chouïa d’imagination…

C'est ainsi que les hommes vivent. Mais où sont donc leurs baisers qui sont censés me suivre?

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