jeudi 15 octobre 2009

Nucléaire? Non merci !!!

Le nucléaire, l'énergie propre. C'est ce qu'essaient de nous faire croire le Gouvernement fédéral belge, le secteur et ses thuriféraires.
La réalité est tout autre. Le documentaire de Laure Noualhat, "Déchets, le cauchemar du nucléaire", diffusé sur Arte ce mardi, en témoigne.

Les déchets sont les grands absents du débat (?) actuel sur l'absolue nécessité de prolonger la durée de vie des centrales sans-quoi-ce-sera-la-fin-du-monde (en-tout-cas-le-nôtre).
Les déchets nucléaires ont une durée de vie de quelques secondes à plusieurs millions d'années.
Plus de 100.000 (cent mille) tonnes de déchets radiocatifs ont été répandus au fond des océans. Les déversements en mer à partir de bateaux sont maintenant interdits? Qu'à cela ne tienne! Ils s'effectuent à présent à partir de conduites kilométriques qui quittent les centrales de Normandie. 400 m3 de déchets radiocatifs sont ainsi déversés chaque jour dans la Manche.
Les rejets normands sont aussi aériens. Et nous n'y échappons pas. Il se diffusent dans l'ensemble de l'Europe. Des chercheurs en ont trouvé des traces, par exemple, sur les toits de l'université de Gand.
"Avec les rejets de La Hague, nous sommes dans les conditions de l'accident permanent", déclare un militant de Greenpeace. Un chercheur de la CRIIRAD explique qu'autour de La Hague, la pollution radioactive est particulièrement importante et inquiétante: les concentrations de krypton s'accumulent et augmentent constamment dans l'atmosphère.

Les déchets radiocatifs sont polluants, on le sait (même si les défenseurs du secteur les oublient systématiquement dans leur argumentation de défense de cette énergie si propre). Ils sont aussi explosifs. Une cuve de déchets a explosé en Russie en 1957, en un lieu toujours inaccessible aujourd'hui. Le plus grave accident nucléaire avant Tchernobyl. Dont personne n'a parlé. Ni le KGB, ni la CIA pourtant informée. Ne lésons pas un secteur en pleine expansion!
La rivière russe Techa (1) est contaminée depuis cinquante ans. Un chercheur de la CRIIRAD y effectue des prélèvements et constate des taux d'irradiation comparables à ceux de Tchernobyl. Les pêcheurs du coin, aujourd'hui encore, y taquinent le goujon...

Les déchets ultimes contiennent 99% d'éléments radioactifs et vont rester dangereux pendant des centaines de milliers d'années. Ceux de Pierrelatte dans le sud de la France sont envoyés à Tomsk en Sibérie, pour y être retraités. Un voyage de 8000 km. Les journalistes ne parviennent pas à obtenir des interviews, ni à savoir ce que deviennent les déchets qui doivent être enrichis. Top secret! Via des images de satellites, ils constatent que les conteneurs d'hexafluorure d'uranium sont entreposés par champs entiers, à ciel ouvert, sans protection. Pour combien de temps? 80%, voire plus, de l'uranium appauvri stocké sur le site de Tomsk sont abandonnés par la France. Qui affirme que la totalité de ses déchets est recyclé.

Un expert américain explique les risques liés au stockage en piscine: en cas de manque d'eau, l'uranium s'enflamme. Voilà qui est rassurant.
Corinne Lepage, ex-ministre française de l'environnement, estime que "le nucléaire n'est pas une filière durable" et dénonce l'aveuglement de ses défenseurs: "le nucléaire va nous sauver, c'est quasiment religieux pour certains", déclare-t-elle. Elle fustige un système opaque, très coûteux, qui n'a toujours pas de solution à son problème de déchets.
Un ingénieur des mines estime que "le nucléaire doit résoudre trois problèmes: la sécurité, la démocratie, les déchets".
Mais qu'on se rassure: la solution est en vue. D'après des chercheurs nucléaires français, elle devrait apparaître sous forme embryonnaire en 2050... Le conditionnel reste de rigueur. Comme il l'est depuis soixante ans.
En attendant, les déchets dangereux le restent pour 200.000 ans, soit 6.000 générations à mettre à l'abri de nos choix actuels. L'astrophysicien Hubert Reeves estime que le grand problème du nucléaire, "c'est qu'il hypothèque l'avenir".

Les trois quarts des Français ne croient pas ce que raconte l'industrie nucléaire. Si les chiffres sont semblables en Belgique, c'est que le Gouvernement fédéral appartient au quatrième quart. Pas de chance!

Aujourd'hui, la presse nous apprend que "GDF Suez et le gouvernement belge sont toujours en désaccord sur une contribution de 750 millions d’euros que la Belgique réclame au secteur de l’électricité en échange de sa « rente nucléaire » pour 2008 et 2009" (1).
Et que " au cours du démantèlement de l’unité de Cadarache destinée à la production du combustible MOX, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a constaté que les dépôts de plutonium restant dans l’atelier étaient bien supérieurs aux quantités estimées: il y en aurait 39 kg au lieu des 8 kg évalués!" (2)

C'est sûr: le choix du nucléaire, c'est celui de la sécurité. Des actionnaires d'Electrabel et de Suez.

Une chose encore: s'opposer au nucléaire, c'est idéologique. Ben oui...

(1) voir http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/rivieretecha.htm
(2) www.lesoir.be, 15.10.09
(3)http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/20091015.OBS4771/le_plutonium_perdu_de_cadarache.html

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