vendredi 22 avril 2016

La danse des sept voiles

Les beaux jours sont devant nous. Des étudiantes parisiennes en sciences politiques ont eu la lumineuse idée de faire, dans le hall de leur université parisienne, la promotion du voile islamique. Des jeunes qui se préparent à prendre plus tard des responsabilités politiques défendent donc le port d'un vêtement très politique qui indique la soumission de la femme. On voit par là que l'avenir a parfois tendance à nous tirer vers l'arrière et que des idées lumineuses mènent à l'obscurantisme.
Visiblement, la manifestation a eu plus de succès auprès de la presse que des étudiants. "Rendez-vous manqué, mais provoc' réussie", titre l'hebdomadaire Marianne (1). On respire. Mais quand même... "Le voile, c'est un rapport obsessionnel au corps, à la chair, au sexe, estime Djemila Benhabib (2). Le voile, c'est le contrôle de la sexualité des femmes." Elles ont beau dire qu'elles le portent librement, elles doivent cependant savoir ce qu'elles manifestent, les femmes qui l'arborent tel un drapeau. "Les islamistes rendent les femmes coupables de leurs désirs, de leurs misères et de leurs frustrations sexuelles, dit encore Djemila Benhabib. Ce sont des malades du sexe. La haine et la soumission des femmes cristallisent leur idéologie."
Céline Pina, ex-élue PS d'Ile-de-France, ne dit pas autre chose: le voile, "c'est un uniforme total, un linceul. (...) C'est une forme de revendication politique. Il dit des femmes qu'elles sont impures, qu'elles sont des sexes ambulants et qu'elles doivent cacher cela. Il dit surtout qu'elle sont inférieures à l'homme. Et si on introduit l'inégalité en raison du sexe, pourquoi ne pas l'introduire à raison de la couleur de peau ou de la conviction religieuse?" (3).
Soufiane Zitouni, professeur de philosophie, considère que l'excision ou le port du voile islamique "est à l'évidence le fruit d'une société patriarcale qui impose une domination masculine absolue sur le corps féminin. (...) Cela me sidère de voir aujourd'hui, dans l'espace public français, de plus en plus de femmes voilées, et de plus en plus de jeunes de surcroît." (4)
L'initiative du Hijab Day affirme partir d'un bon sentiment. Ses organisatrices veulent permettre à celles qui auraient testé le voile de "mieux comprendre l'expérience de la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France" (5). Je me permets de leur adresser une suggestion: organiser
une journée du naturisme pour sortir les naturistes de l'ostracisme et de l'incompréhension dont ils sont les victimes.

(1) http://www.marianne.net/hijab-day-science-po-paris-rendez-vous-manque-provoc-reussie-100242207.html
(2) "Ma vie à contre-Coran", VLB éditeur, 2011.
(3) http://www.marianne.net/celine-pina-islamisme-ce-n-est-pas-invasion-barbus-c-est-beaucoup-plus-insidieux-100242188.html
(4) Soufiane Zitouni, "Confessions d'un fils de Marianne et de Mahomet", Les Echappes, 2016.
(5) http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/20/le-hijab-day-organise-a-sciences-po-pour-sensibiliser-sur-le-voile-divise_4905430_3224.html


"Le voile, c’est un rapport obsessionnel au corps, à la chair, au sexe. Le voile, c’est le contrôle de la sexualité des femmes. Ne soyons pas assez naïfs pour croire que le hijab serait acceptable, voire progressiste alors que la burqa serait rétrograde et inacceptable. La différence entre les deux ne tient qu’à la taille du tissu. La signification reste la même : la manifestation archaïque de l’oppression et de la soumission des femmes. Ces femmes prétendent qu’elles se voilent pour ne pas attirer le regard des hommes et réveiller leurs pulsions. Cette conception qui considère la femme comme une        « tentatrice inassouvie » et l’homme comme un « perpétuel prédateur » est totalement infantile et primaire.
Je n’ai pas honte d’être née femme. Je n’ai pas à m’en excuser. Je n’ai pas à m’en cacher. Les Islamistes rendent les femmes coupables de leurs désirs, de leurs misères et de leurs frustrations sexuelles. Ce sont des malades du sexe. La haine et la soumission des femmes cristallisent leur idéologie. Il ne peut y avoir des femmes libres et émancipées dans un Etat islamique, ni d’hommes d’ailleurs. Engels avait raison de dire que « le degré d’émancipation de la femme est la mesure du degré d’émancipation générale ». 
Il n’y a que dans les pays qui chosifient les femmes que la chair devient l’objet de fantasmes permanents, que la misère sexuelle s’installe et que des névroses et démences collectives se développent, allant même jusqu’à autoriser le               « mariage provisoire » ou « mariage de plaisir », véritable couverture religieuse à la prostitution."
[Djemila Benhabib , extrait de "Ma vie à contre-Coran"]

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