vendredi 8 décembre 2017

L'émotion nous submerge

On n'en peut plus. Trop, c'est trop. Noir, c'est noir. Voilà qu'au lendemain de la mort de Jean d'Ormesson, survient celle de Johnny Hallyday. Les deuils sont nationaux. La France n'a pas fini de pleurer la disparition d'un de ses plus grands écrivains et celle de son plus grand chanteur, l'idole des jeunes. Même si le premier était plus connu par sa notoriété que par ses livres (vous connaissez quelqu'un qui a lu d'Ormesson?) et si les jeunes dont le second était l'idole ont aujourd'hui entre cinquante-cinq et quatre-vingts ans. Le rocker de variétés sera, nous dit-on, inhumé après une messe. Des centaines de motards vont accompagner sa dépouille jusqu'à l'église. Y a-t-il plus rock and roll qu'une messe?
Aujourd'hui en France, il faut être en deuil, il faut pleurer toutes les larmes de son corps. C'est la mode.

A lire:
https://tempsreel.nouvelobs.com/chroniques/20171207.OBS8935/hommage-a-johnny-sur-les-champs-que-vient-faire-la-republique-dans-ce-deuil.html

7 commentaires:

Philippe a dit…

Bonjour Michel , je t'attendais sur le sujet !Tu as pris le temps de la réflexion ! Enfin , le fallait-il vraiment ? On l'aimait un peu , beaucoup , pas du tout ....peu importe .Il est vrai que c'était un personnage mais de là à en arriver là ! Mais il est curieux de constater qu'en d'autres domaines le bon peuple émotif à souhait ne voit pas arriver son propre malheur !

Michel GUILBERT a dit…

Ah! Les émotions collectives, les larmes partagées sur la mort des héros, qu'est-ce que ça fait du bien! Descendre dans la rue pour sauver la planète est moins réjouissant que pleurer ensemble.

Anonyme a dit…

Il m'est revenu cette tirade de Desproges : « Le jour de la mort de Brassens, j'ai pleuré comme un môme. Alors que — c'est curieux — mais, le jour de la mort de Tino Rossi, j'ai repris deux fois des moules. »
Je lève donc mon verre à ceux qui restent, à Macron qui fait dans le populo pour pas cher et au futur postulant à la place libérée à la "gagadémie".

Jean

Michel GUILBERT a dit…

Oui, mais c'était "la dernière grande idole". Tout comme Jean Rochefort, récemment, était "le dernier monstre sacré". Qu'on se rassure: il y aura longemps encore des "derniers".

gabrielle a dit…

E. Macron dans un (trop long) ahurissant discours a osé citer Victor Hugo pour définir le défunt ("une force qui va")... A deux doigts de proposer le Panthéon ou la canonisation.

Grégoire a dit…

Très bon "papier" de Libé à propos de Johnny :
http://www.liberation.fr/france/2017/12/10/saint-johnny_1615715
Sur l'OBS, un autre article rappelle que pendant 40 ans, Johnny a toujours eu du mal avec la notion d'impôt... Condamné pour fraude, l'Etat français ne lui réclamera finalement que 139.000 euros sur les 9 millions prévus au départ. Quel citoyen lambda aurait bénéficié d'autant de mansuétude?
Quant au prétendu "amour" pour son public, une amie me disait ce matin qu'au concert de Johnny auquel elle fut présente, celui-ci est arrivé une heure en retard ("soigner son entrée", lui avait conseillé Maurice Chevalier...) et qu'il n'avait montré aucune forme d'intérêt pour son public durant tout le concert, malgré le rappel en fin de concert (auquel il n'a pas répondu). Les défunts ont souvent toutes les qualités, mais voir un multi divorcé avoir droit à un vicaire général pour ses funérailles, alors que tant d'autres... Ce qui me choque le plus, c'est l'hommage de l'Etat français à quelqu'un, quel que fût son talent dans son domaine, qui par la fraude fiscale l'a appauvri encore plus. Et qu'on oublie souvent que les recettes de cet impôt permet à un grand nombre de personnes d'être aidés et soignés...

Michel GUILBERT a dit…

Parfaitement d'accord. Evitez l'impôt et, si vous êtes un citoyen lambda, vous serez poursuivi; si vous êtes un élu, vous serez brûlé en place publique; si vous êtes une vedette (du sport ou du show biz), vous n'en serez pas moins adulé... Les "héros" ont tous les droits, même celui d'agir comme de mauvais citoyens. Avec les applaudissements des élus...(voir mon billet "Tennis-Fisc: 6-0 / 6-0", 11.6.2005)