samedi 26 octobre 2019

Comment s'appelle Calimero en Turquie?

A quoi reconnaît-on un dictateur? Notamment à son attitude vis-à-vis de la presse. Le critiquer, c'est lui manquer de respect. Dénoncer la guerre qu'il mène, c'est l'insulter. Les coupables savent mieux que quiconque jouer les victimes.
Pauvre Erdogan qui fait ce qu'il peut pour éviter que son pays soit soumis aux terroristes kurdes en les bombardant au cours de son opération joliment appelée "Source de paix" et qui se fait critiquer pour cela. Le voilà traité d' "éradicateur" par Le Point. C'est trop injuste. Il dépose plainte contre l'hebdomadaire français (1).  L'an dernier déjà, il avait exprimé sa fureur pour avoir été traité de dictateur par le même Point (2).
Il se sent, dit-il, atteint dans son honneur et sa dignité, lui qui se montre indigne de sa fonction de président de la République turque et a fait mettre en prison des milliers d'opposants et de journalistes qui ont pour seul tort de ne pas l'encenser.
En fait, traiter un homme comme lui de dictateur, c'est de lui donner, un peu plus, l'occasion de prouver qu'il l'est. Mais dans la novlangue qu'il aimerait que tout le monde pratique, éradicateur se dit pacificateur.

(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/25/qualifie-d-eradicateur-le-president-turc-erdogan-porte-plainte-contre-le-point_6016888_3210.html
(2) (Re)lire sur ce blog "La presse, tête de turc",  30.5.2018.

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