lundi 20 avril 2020

Ah! Ah! said the Trump *

Quel est le rôle d'un chef d'Etat? Qu'attend-on de lui, sinon, d'abord et avant tout, de protéger sa population?
On l'avait compris depuis longtemps, Ubu Trump n'est pas un chef d'Etat. Mais le sinistre clown joue aujourd'hui un rôle exactement opposé à ce que ceux qu'il est censé gouverner pourraient attendre de lui. Cet homme est insensé. Chef d'Etat, il joue le rôle d'un opposant. De l'opposant le plus stupide qu'on puisse imaginer. Seule compte sa réélection.
Il appelle à "libérer le Michigan", le Minnesota, la Virginie, tous ces Etats qui pour protéger leurs habitants les obligent à rester chez eux (1). L'économie doit primer. The America doit rester great. A n'importe quel prix.
Voilà le président de l'Etat le plus puissant de la planète qui exhorte les gens à sortir bras dessus, bras dessous dans les rues en se moquant d'un virus qui se répand comme le fiel de ses tweets. Trump le dingue appelle même les Américains à sauver le "magnifique deuxième amendement", celui qui autorise tout habitant des Etats-Unis à être armé. Pense-t-il que le coronavirus peut se flinguer?
Il a accusé l'OMS de n'avoir pas été à la hauteur, incapable d'anticiper une telle pandémie. Or l'OMS avait prévenu depuis longtemps, rappellait récemment (2) Gaël Giraud, que "les marchés d'animaux sauvages en Chine présentaient des risques épidémiologiques majeurs". L'économiste constate que "rares sont les pays qui ont suivi les recommandations de l’OMS avant et pendant la crise. Nous écoutons plus volontiers les « conseils » du FMI… Le drame actuel montre que nous avons tort."
Mais Suffisant Ier ne peut jamais avoir tort. Le monde entier fait des erreurs, sauf lui. 

Il a beau pointer du doigt la Chine, la peur dont, comme tous les populistes, il a vécu ne repose pas aujourd'hui sur un autre lointain qu'on pourrait empêcher de nous atteindre en érigeant des murs ou en rejetant des bateaux à la mer. La peur, nous l'avons par rapport à nos proches, celles et ceux qui sont comme nous, qui vivent à nos côtés, dans la même maison, les mêmes bureaux, les mêmes véhicules, les mêmes commerces. Le virus n'a ni papiers, ni couleur de peau. Et les imprécations et le déni de Trump, de Bolsonaro et autres populistes apparaissent simplement grossiers, ridicules, affligeants et dangereux face à la science. Et sont la preuve à la fois de leur fatuité, de leur indigence intellectuelle et de leur mépris pour leurs populations.

On aimerait tant que ces manifestants anti-confinement aillent, l'un après l'autre, embrasser sur la bouche leur cher président. S'il pouvait mourir en martyr du déconfinement et de la primauté de l'économie sur l'humain, ils se cotiseraient pour lui ériger une statue. Elle pourrait être en ballon de baudruche.

Post-scriptum: au point où il en est, pourquoi le Donald s'entourerait-il de conseillers intelligents? Ils feraient tache.
https://www.lalibre.be/international/amerique/une-conseillere-de-donald-trump-laisse-entendre-qu-il-y-a-eu-18-covid-dans-le-passe-c-est-le-covid-19-pas-le-covid-1-5e9d5f067b50a64f9cf06542
Post-scriptum bis: il y a urgence à enfermer et à faire taire ce fou furieux:
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200424.OBS27923/contre-le-covid-trump-preconise-des-irradiations-aux-uv-et-des-injections-de-desinfectant.html

(1) https://www.lalibre.be/planete/sante/coronavirus-un-nouveau-lourd-bilan-aux-etats-unis-ou-le-president-appelle-a-braver-le-confinement-5e9bf95ad8ad58632c740092
(2) dans l'émission "28 minutes" d'Arte.
https://www.lalibre.be/international/amerique/coronavirus-la-violente-charge-de-trump-contre-l-oms-5e8cc1d97b50a6162b0f5cd7


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