mardi 28 avril 2020

Et maintenant ?

Que nous montre cet arrêt forcé par le coronavirus?
Que (pour la plupart d'entre nous, en tout cas) nous ne sommes pas faits pour vivre seuls.
Que les contacts sociaux sont primordiaux et que nous avons besoin d'être en lien physique avec celles et ceux qui comptent pour nous.
Que nous avons besoin d'espace et qu'on ne peut vivre décemment quand on habite à plusieurs dans des HLM, des studios, des cellules ou même seul dans une chambre.
Qu'au-delà des espaces habitables, nous avons aussi besoin d'espaces verts, pour nous  y balader, nous y ressourcer, nous y perdre parfois.
Que la campagne a plus d'attraits qu'on ne le pensait, que s'enfoncer dans la France (ou la Belgique ou l'Italie ou l'Espagne ou...) profonde présente bien des avantages, dont les moindres ne sont pas le calme, l'espace, la nature et la proximité de maraîchers, de petits producteurs et de commerces de proximité.
Que nous n'avons pas absolument besoin de nous déplacer autant et aussi loin et aussi souvent que nous le pensions.
Que nous n'avons pas autant de besoins de consommation que nous le pensions.
Que l'organisation collective et la solidarité nous permettent d'assurer nos besoins basiques.
Qu'il ne sert à rien de gagner de l'or en barre si c'est pour vivre entre quatre murs, fussent-ils grands et épais.
Que si nous avions tous un revenu de base qui nous assure le minimum vital (ce qui semble possible vu les montagnes d'argent qui circulent quotidiennement), nous pourrions sans doute vivre assez sereinement une période de crise comme celle-ci.
Qu'il nous faut un système public de santé assez fort pour nous protéger et pour équiper et soutenir les soignants de première ligne.
Qu'il faut laisser toute sa place à la nature et cesser enfin de vouloir l'assouvir, l'exploiter, voire l'éradiquer et qu'elle sera toujours, malgré notre prétention, plus forte que nous.
Que nous pouvons nous-mêmes, si nous avons la chance d'avoir un jardin, cultiver nos propres légumes et même les cuisiner.
Que les enseignants font un travail difficile et indispensable.
Que l'absence de spectacles vivants, la fermeture des salles de cinéma, l'interdiction des activités festives créent un grand vide, intellectuel et physique.
Que les chaînes d'information continue ne font qu'ajouter du bruit au tumulte.
Que les réseaux sociaux le sont quand ils permettent échanges et soutien, mais se transforment en égouts quand ils sont les haut-parleurs des complotistes, des haineux et des suffisants qui ont tout compris.
Que les populistes ont définitivement fait la démonstration de leur extrême faiblesse intellectuelle.
Que gouverner, c'est prévoir et qu'ils sont extrêmement rares les élus, tous pays et tous régimes politiques confondus, capables de prévoir l'imprévisible. 
Que les Etats doivent, à tout prix, collaborer, échanger informations, expériences et résultats de leurs recherches et élaborer des stratégies concertées, tant au niveau de la santé que de l'écologie.
Que ce virus est que le premier de notre époque à avoir eu un tel impact mondial, mais aussi le premier d'une longue série et que quand on en maîtrisera un quelque part, un autre se développera ailleurs. Et que les pays les plus pauvres paieront cher, très cher, bien plus que nous encore, l'impact de tous ces virus qui nous menacent.
Que tous les virus du monde nous inviteront toujours à plus d'humilité.
A partir de ces quelques constats, peut-être pourrait-on réfléchir à la société que nous voulons. 


Aucun commentaire: