mercredi 23 novembre 2022

Esclavage choisi

"Nous n'avons pas changé en nous mettant sous les drapeaux de Poutine, nous sommes juste rentrés chez nous, et c'est le principal. Il n'y a eu aucune métamorphose, nous avons tout simplement fait marche arrière vers notre passé soviétique récent. Poutine a juste effleuré notre point sensible... Quel est ce point sensible ? C'est notre servilité. Cet état nous est cher... Tel est notre pays, l'esclavage est notre fatalité, mais aussi notre fétiche. Nous aimons être des esclaves. La majorité écrasante rêve de cela comme de la forme la plus commode de l'existence."
Ces mots de la journaliste Anna Politkovskaïa (1), assassinée en 2006 par le régime de Poutine, résonnent comme un écho antérieur (ils datent de 2003) des plus récents d'Iegor Gran dans "Z comme zombie" (2). 

(1) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/anna-politkovskaia-1958-2006-le-prix-de-la-verite-4926292
(2) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2022/11/zombies-russes.html

(Re)lire sur ce blog : "Relire Anna Politkovskaïa" : 
https://moeursethumeurs.blogspot.com/2022/04/relire-anna-politkovskaia.html

1 commentaire:

Bernard De Backer a dit…

Tu fais bien de rappeler ce mot d'Anna, Michel. Et son nom. "À la suite du péché originel, l’homme n’a plus de liberté selon Ivan IV. Seul le tsar, installé par Dieu, est doté du libre arbitre. Tous les habitants de son domaine, qui se confond avec la Russie, sont donc ses esclaves. Ainsi,la noblesse était une noblesse « de service », privée de propriété réelle. Et quand on souhaite savoir « qui est » un paysan, on lui demande « À qui appartiens-tu ? ». Seul le tsar peut dire « Je suis ». Voir le livre époustouflant de Claudio Ingerflom, "Le tsar, c'est moi". Recension en lien sur mon nom, dont est extrait ce passage.