samedi 24 février 2024

Deux ans et demain ?

Deux ans. Voilà deux ans aujourd'hui que Poutine a entamé sa sale guerre contre un pays qu'il dit frère. L'Ukraine s'appelle Abel et la Russie Caïn. Vladimir le Petit rêve de grandeur en se tournant vers le passé. Ses rêves d'empire sont un cauchemar. La barbarie ne rend pas plus grand. Au contraire. Le voilà plus petit, plus repoussant, plus abject que jamais.
Sa guerre éclair fut un échec. Mais il pourrait remporter une guerre d'usure. L'opinion publique européenne se fatigue, une part de la population pense que les sommes astronomiques dépensées en missiles seraient plus utiles ailleurs (1). Mais c'est notre paix qui est en jeu, c'est l'avenir de l'Europe. Qu'on le veuille ou non, la guerre d'Ukraine est notre guerre.

Ce tueur en série qu'est Poutine n'a aucun sentiment pour les dizaines de milliers de morts qu'il a sur la conscience, qu'ils soient ukrainiens ou russes aujourd'hui. Ou hier syriens ou tchétchènes. Ils ne sont que chair à missiles au service de sa gloire, triste et sordide, bâtie dans le sang. Détourner la tête, en se drapant dans l'hypocrite posture du pacifiste aux mains propres, c'est le laisser pousser plus loin ses conquêtes, c'est jouer les Munichois, sans savoir ou vouloir tenir compte des leçons du passé. Lâcher l'Ukraine, c'est abandonner aussi les pays baltes, la Suède, la Finlande, la Pologne aux appétits de l'ogre. C'est nous préparer au pire sur l'ensemble du continent européen.
Ici, en Europe, nous voilà menacés par les extrêmes de droite comme de gauche, ces marionnettes du tsar mafieux que leur anti-américanisme imbécile rend non seulement stupides mais dangereux. Pour la sécurité européenne, pour la démocratie, pour la paix. "Il y a 15 jours, dit Maxence Lambrecq, éditorialiste de France Inter, Dmitri Medvedev a lui-même reconnu aider « ouvertement et secrètement » les partis antisystèmes à obtenir les meilleurs scores possibles." (1)

Les va-t-en guerre ne sont pas ceux que l'on croit. Pas ceux qui pensent qu'il faut beaucoup plus armer l'Ukraine pour l'aider à se défendre, mais ceux qui hypocritement affirment le contraire (2). Comme si laisser Poutine gagner sa sale guerre injustifiée allait laisser l'Europe en paix. Il faudra craindre les relativistes aux élections européennes de juin.

L'œil était dans la tombe et regardait Caïn.

(1) "Un sondage Ifop pour la Fondation Jean Jaurès indique que, pour la première fois, à peine la moitié des personnes interrogées soutiennent l’envoi de matériels militaires et l’entrée de l’Ukraine dans l’UE. C’est 15 points de moins qu’au début du conflit." (...) Les politiques en parlent moins. Cette année, à l’Assemblée, pas de débat, pas de résolution au Sénat. Et gare à ceux qui appellent à renforcer l’aide... La tête de liste du PS, Raphael Glucksmann, a subi lundi la foudre de la France Insoumise.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-vendredi-23-fevrier-2024-875123
(2) https://www.lefigaro.fr/politique/guerre-en-ukraine-raphael-glucksmann-accuse-lfi-d-oeuvrer-a-la-defaite-des-democraties-20240220


1 commentaire:

Bernard De Backer a dit…

Les chefs d'Etats européens prennent conscience du danger.
Dans Grand Contient ce matin.

"Réunion de chefs d’État à Paris sur le soutien à l’Ukraine

Deux ans après le 24 février 2022, une réunion de travail sur le soutien à l’Ukraine rassemblera plusieurs chefs d’État européens à l’Élysée. Emmanuel Macron a appelé de ses vœux un «sursaut collectif» sur l’aide à l’Ukraine. Selon des sources proches du dossier, le président français souhaiterait répondre au moment critique que traverse l’Ukraine en proposant un nouveau paradigme qui suppose une implication moins indirecte de la France et de l’Europe dans la guerre en Ukraine."

Nous y voilà : une implication "moins indirecte". Si les lignes ukrainiennes sont enfoncées, il n'y a pas d'autre choix