mercredi 11 septembre 2024

La faiblesse des saints hommes

"Je ne veux parler qu'à ses seins", chantait Claude Nougaro. Et l'abbé Pierre avec lui. Chaque jour apporte son lot de plaintes et de révélations sur l'attitude du saint homme vis-à-vis des femmes. Et aussi des enfants.
Habituellement, il faut attendre au moins de très nombreuses années après sa mort pour qu'une personne soit canonisée. Mais, vu son engagement social, qui reste admirable, l'abbé Pierre avait été sanctifié par l'opinion publique et les médias alors qu'il était très actif. Mais actif il ne fut pas cependant seulement en faveur des plus défavorisés, mais aussi des femmes qu'il croisait et ne pouvait s'empêcher d'agresser sexuellement. Aujourd'hui, les témoignages sont de plus en plus nombreux et accablants.
"Tout le monde savait", entend-on dire aujourd'hui. A propos de l'abbé Pierre comme de Gérard Depardieu, comme de Dominique Strauss-Khan, comme de tant d'autres prédateurs. Tout le monde savait que ces hommes étaient incapables de se dominer face à des femmes. Ces hommes étaient et sont finalement l'incarnation du sexe faible, ce sexe pas assez fort pour se dominer. Tout le monde savait, mais personne ne parlait. Tout le monde savait et regardait ailleurs. Parce qu'on ne critique pas les saints hommes ou les personnalités dominantes. A défaut de leur pardonner, on leur passe les pires attitudes. On trouve même parfois qu'elles participent de leur grandeur. Jusqu'au jour où leurs statues sont abattues ou  s'effondrent d'elles-mêmes. Voilà l'abbé Pierre tombé, comme les autres, de son piédestal.
On voit par là qu'il ne faut sanctifier personne. Il est déjà assez difficile de rester humain, rien qu'humain.

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