dimanche 1 septembre 2024

Des nouvelles de la France profonde

Une bonne nouvelle pour les chasseurs en est une mauvaise pour la faune. Les sangliers ont un peu plus de souci à se faire. Voilà que le préfet de l'Indre a mis en place un nouveau dispositif spécifique : « les battues affinitaires » qui permettent aux détenteurs de droit de chasse d'organiser eux-mêmes (sous certaines conditions cependant) "ces battues affinitaires qui seront proposées par les lieutenants de louveterie".
Le président de la fédération départementale des chasseurs de l’Indre, de son côté, préfère parler de « battues de solidarité ». Peut-on s'opposer à une battue ainsi nommée ?
On ne sait d'où vient ce terme d'affinitaire. Peut-être de l'affinité qu'ont les chasseurs pour les cochons sauvages qu'ils sont nombreux à nourrir alors que la nature l'a toujours fait. Le nourrissage augmente leurs populations, ce qui ne fait pas l'affaire des agriculteurs mais bien des chasseurs. On sait qu'ils ne tuent pas, ils "régulent". Un euphémisme comme on les aime aujourd'hui. Ils vont pouvoir organiser des massacres de régulation et seront largement payés pour ce faire. 
"L'objectif, explique l'arrêté préfectoral, est d'augmenter significativement la pression de chasse avec une ambition de porter la fréquence de chasse toutes les 4 semaines : les dégâts aux cultures et aux prairies doivent absolument diminuer. Un soutien financier conséquent  [1 706 000 €] a été accordé à la fédération départementale des chasseurs pour compenser les surcoûts liés aux indemnisations et lui permettant ainsi de renforcer ses actions de régulation." 
Certains spécialistes constatent que plus on tue de sangliers, plus souvent ils se reproduisent. Le cycle est sans fin. Et coûte une fortune à la collectivité.
Ce dispositif est pour nous l'occasion d'apprendre qu'il y a toujours en France des lieutenants de louveterie, un terme qui sent l'ancien régime. Mais la chasse elle-même, qui reste en France plus qu'ailleurs une activité intouchable, transpire le conservatisme. 

Voilà des nouvelles de la France profonde. Mais comment appelle-t-on l'autre France ? La France légère, la France de surface, la France superficielle ?

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