lundi 9 novembre 2009

Tant de murs!

Vingt ans sans mur en Allemagne. C'est la fête d'un souvenir qui reste vivace et heureux. Mais il reste tant de murs. Jamais il n'y en eut autant. Dans un ouvrage de 2007 (1), Michel Foucher écrivait: "si les programmes annoncés de murs, clôtures et barrières électriques étaient menés à terme ils s'étireraient sur plus de 18 000 kilomètres". Des murs, il y en a entre les Etats-Unis et le Mexique, entre la Chine et la Corée du Nord, le Botswana et le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, l'Arabie saoudite et le Yemen, l'Inde et le Pakistan, le Bangladesh et la Birmanie, l'Ouzbekistan et le Kirghizistan, Israël et la Cisjordanie, l'Union européenne et l'Afrique du Nord (à Ceuta et Melilla).
Il aura fallu qu'on célèbre les vingt ans de la chute du mur de Berlin pour qu'on sache - ou qu'on se rappelle - que ceux-ci existent. Et, fait remarquer Catherine Portevin (Télérama, 28.10.09), il faut ajouter à ceux-là "les murs dans les murs", toutes ces clôtures entre quartiers riches et quartiers pauvres, entre gens du cru et gens d'ailleurs.
Le mur de Berlin a été dressé par le régime communiste pour arrêter l'hémorragie, le passage des habitants de l'est vers l'ouest. Les murs d'aujourd'hui, pour la plupart, ont pour fonction d'empêcher d'entrer. Ceux qui les bâtissent s'enferment pour se protéger de "l'autre" et - surtout - ne pas le voir. Les murs ne sont pas seulement honteux, ils sont aveugles. Et à être aveuglé, on va facilement... dans le mur.

(1) "L'obsession des frontières", éd. Perrin (cité par Télérama)

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