jeudi 19 novembre 2009

L'homme est-il un chien?

Divers événéments survenus ces derniers jours sont à l'origine de cette question: l'homme a-t-il toute sa tête?
Dans un village voisin du mien, un jeune homme s'est fait massacrer par une bande (une meute? une horde?) de six ou sept jeunes. Il s'est retrouvé plusieurs jours en soins intensifs avec fracture du crâne. Ses agresseurs l'ont frappé notamment au visage avec un pavé et une porte de jardin. Son crime? Vivre une histoire d'amour avec la soeur de l'un d'eux.
A Namur, un automobiliste raconte l'agression dont il a été la victime: croisant en début de soirée un véhicule circulant avec ses grands feux, il a l'audace de lui envoyer un appel de phares pour lui demander de les couper. L'automobiliste outragé (?!) fait aussitôt demi-tour, multiplie les queues de poisson jusqu'à le bloquer. Et pendant un quart d'heure, vert de rage, frappe violemment sur la voiture de l'autre. Sans parvenir toutefois à casser un carreau. L'autre automobiliste en est quitte pour d'importants dégâts matériels et un grande frayeur.
A Saint-Gilles, ce sont des policiers, remplaçant des gardiens de prison en grève, qui sont accusés d'insultes et de violences graves à l'égard de détenus.
Dans le monde du foot, faut-il encore s'étonner des faits de violence?
En Algérie, une centaine de ressortissants égyptiens ont dû quitter le pays suite aux agressions dont ils ont été l'objet de la part de "supporters" algériens. Des informations, démenties par l'ambassadeur algérien au Caire avaient faisait état de tués algériens en Egypte.
Lors d'un match de juniors entre l'Antwerp et Eupen, des supporters anversois, dont des parents, ont agressé, insulté et frappé les joueurs eupenois. Au point que certains d'entre eux ont dû être transportés à l'hôpital pour y recevoir des soins. C'était le 11 novembre, le jour où on célèbre la paix retrouvée...
Quelques exemples de violence parmi, hélas, beaucoup d'autres qui amènent à se demander quelle est la part d'humanité, d'intelligence humaine qu'on peut trouver chez ces hommes au comportement bestial.
L'Union internationale pour la conservation de la nature vient de publier ses listes rouges sur les espèces menacées. La directrice de la commission biodiversité de l'UICN estime que "les preuves scientifiques s'accumulent sur la sévérité de la crise d'extinction que nous traversons." 36% des espèces sont menacées, 2% sont éteintes à l'état sauvage ou totalement, 8% sont "quasi menacées". Il y a une espèce qui n'apparaît, hélas, pas dans ces catégories: celle des chiens humains. La nature est mal faite.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Putain arrête, tu fais peur, quoi. L'homme un chien ? Même pas un loup ? Peut-être. Continuons à disloquer tous les grands systèmes intégratifs, tout ce qui fait lien entre les hommes, transformons le collectif humain en une sorte de gaz agité de mouvements browniens pour que le marché soit seul à structurer les relations et voilà. La bête ressortira. Le cinéma américain qui nous nourrit montre plus facilement la brutalité des armes que la douceur d'un sein. Malaire dans la civilisation ! Freud ! Au secours ! Les chiens !

Michel GUILBERT a dit…

Ah bon! C'est donc aussi... bête à comprendre? Tout s'explique!

Anonyme a dit…

Oh bête et ayant vocation à tout expliquer, je ne sais pas. Mais Freud n'est pas si con et son Malaise dans la civilisation mérite une relecture.
Mais c'est peut-être une approche trop sérieuse ?
Certains (j'en fais partie) pensent que le mouvement lancé et incarné par Reagan et Thatcher il y a une trentaine d'année, le libéralisme ultra, visant à lever tous les obstacles à la libre circulation des biens et à supprimer tous les monopoles y compris ceux des "superstructures idéologiques", conduit à la dislocation d'éléments civilisationnels qui avaient été construits et peaufinés pendant des millénaires et visaient d'un point de vue anthropologique à dépasser la bestialité humaine. Voulant libérer des forces soi disant créatrices et positives, ce mouvement ouvre en fait la voie à la cupidité, à la vénalité, aux approches à court terme, à l'instrumentalisation de l'être humain, de l'environnement et ainsi de suite. Voyez les réactions au projet de centre de glisse d'Antoing et le contenu des textes du CD de soutien : on y distingue très nettement une réaction à ce mouvement. On y oppose, certes de manière parfois caricaturale, au fric tout puissant et sans âme, une sensibilité humaine visant à respecter l'environnement, la logique du territoire, la culture des populations qui y vivent.
Finalement le rousseauisme a trouvé sa limite : l'homme n'est pas naturellement bon et corrompu par la société. Ce serait plutôt le contraire : il est naturellement bestial et cette bestialité est mise sous contrôle par des civilisations imparfaites mais qui ont le mérite d'exister. Continuons à affaiblir le fait civilisationnel au nom de la libéralisation des instincts qui conduisent à consommer la vie et le monde plutôt qu'à vivre, à affaiblir les institutions de transmission et nous continuerons à voir apparaître la réalité terrifiante de cette espèce qui est la seule à tuer pour le plaisir.
Freud ! Au secours ! Ils sont devenus fous !

(Et mille excuses pour mon simplisme et ma propre bêtise à vouloir tout expliquer de manière manichéenne. Mais ce que vous décrivez dans votre post m'entraîne moi-même à forcer le trait pour décrire les choses).