lundi 22 août 2011

Il y a citoyens et citoyens

Il y a des citoyens vigilants qui surveillent leur quartier et se méfient de (ce) qui n'est pas ordinaire (voir le billet précédent). Il en est d'autres, tout aussi vigilants par rapport à ce qui se passe dans leur environnement. Mais ceux-là, les autorités les apprécient moins. Charlie Hebdo (3 août 2011) nous apprend que 150 chasseurs alpins italiens ont été dépêchés dans le val de Suse, en appui à la police. C'est que Roberto Maroni, le ministre italien de l'Intérieur, considère comme des "professionnels de la violence" les citoyens qui tiennent un piquet d'occupation à Chiomonte pour s'opposer au forage d'un tunnel sur la ligne TGV Turin-Lyon. Un projet décidé à Bruxelles, sans consultation des habitants, écrit Paul Klein. Ceux-ci considèrent que la nouvelle ligne est inutile (la ligne actuelle n'est qu'à un tiers de sa capacité), coûteuse et nuisible pour la santé et l'environnement. Soixante-cinq militants ont déjà été arrêtés pour "résistance à un représentant de l'Etat" et fin juin la police a donné l'assaut avec "une violence inouïe".
"Aujourd'hui, poursuit Paul Klein, du point de vue de la classe politique européenne, être citoyen n'est plus une activité liée à un territoire. Ce n'est d'ailleurs même plus une activité. Les habitants du val de Suse n'ont pas eu plus leur mot à dire sur la terre où ils vivent que les troupeaux qui y paissent." Le journaliste de Charlie parle ainsi de dédémocratisation de nos sociétés. Et ce sont ces mêmes Berlusconi et consorts qui entendent donner des leçons de démocratie aux dictateurs africains et réformer leurs propres lois pour se protéger et échapper à la justice. On voit par là que la démocratie reste un combat permanent. Et dangereux pour certains citoyens.

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