mardi 10 janvier 2012

Souliers d'or

Les ministres sont trop bien payés. C'est un scandale. C'est ce qu'on entend dire au Café du Commerce. Ceux qui crient haro sur les baudets sont parfois les mêmes qui se réjouissent de dépenser une petite fortune pour s'offrir une place dans un stade ou une salle de concert pour assister à la prestation d'une star qui gagne cinq, dix, cent ou trois cents fois plus qu'un ministre. Sans exercer d'autre responsabilité que celle de respecter son public. Ce qui n'est d'ailleurs pas toujours le cas.
Le footballeur Lionel Messi vient d'être, à nouveau, consacré meilleur joueur du monde. On apprend à cette occasion qu'il gagne 33 millions d'euros par an. Soit 250 fois plus que ce que gagne un ministre à 11.000 € par mois. En prestant publiquement 1h30 à 3 heures par semaine.
David Beckham, s'il avait rejoint le PSG, aurait touché, nous dit-on, 800.000 euros par mois. Soit, grosso modo, 80 fois plus qu'un ministre.
Il est des ministres qui gagnent moins que des administrateurs généraux de sociétés parapubliques, bien moins que de nombreux PDG du privé. Mais les ministres et l'ensemble de la classe politique seront toujours trop bien payés, aux yeux de certains.
"A rebours de nombreux clichés, écrit Paul Piret (1), le nouveau point effectué sur les rétributions de nos politiques confirme que les ministres et élus ne sont pas abusivement payés au regard de fonctions aux responsabilités comparables, y compris dans la nébuleuse parapublique dont les dirigeants gagnent régulièrement plus que leurs ministres de tutelle."
On connaît des parlementaires qui n'ont durant leur mandat exercé que cette seule fonction, durant 60 à 70 heures par semaine, qui ont calculé que, ce faisant, en défalquant les impôts payés sur ces revenus et les rétrocessions à leur parti, ils gagnaient quelque 10 euros de l'heure. Ce qui n'est pas cher payé. D'autant qu'à la fin de leur mandat, ayant abandonné leurs précédentes fonctions professionnelles, ils se retrouvaient gros-jean comme devant. Ce qui, on en convient aussi aisément, n'est pas une situation souhaitable. Sans droit au chômage.
Ce qui n'empêche pas, comme le suggère Paul Piret, qu'il faille mettre de l'ordre dans les avantages injustifiés dont bénéficient les présidents d'assemblées et de commissions. Ou encore les députés provinciaux ou les administrateurs d'intercommunales. On ajoutera qu'il serait temps de mettre fin aux cumuls de mandats. Et aux recasages amicaux d'anciens élus.
Résumons-nous: il serait heureux que les salaires soient justes.

(1) "Mieux payer les politiques", LLB, 29 décembre 2011
Voir aussi "Abonnés à Cumul+", billet du 28.10.2011

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Mettre fin au cumul des mandats, certes.
Mettre fin au mandat de ce parlementaire, encore mieux!
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-01-11/des-propos-inadmissibles-pour-un-parlementaire-889604.php