lundi 30 janvier 2012

Syndicats - Gouvernement : 0,5- 0

Les syndicats ont mobilisé leurs troupes aujourd'hui. Leurs récriminations sont pertinentes. Ce gouvernement fédéral a pris des mesures (anti)sociales sans concertation. Ce qui n'est pas habituel en Belgique où tout se négocie. La tradition a été mise en échec, la mobilisation fut un succès. C'est indéniable. Mais pourquoi faut-il qu'elle soit forcée, obligée, contrainte? On sait qu'on tient là des propos qui ne sont pas politiquement corrects. Surtout quand on s'affirme de gauche. C'est qu'on se sent mal à l'aise quand on voit une vingtaine de personnes - parfois plus, parfois moins - obliger un petit indépendant à baisser son volet, obliger des travailleurs précaires à abandonner leur chantier, c'est-à-dire à en changer, à aller travailler ailleurs, discrètement, pour essayer de ne pas perdre, complètement, leur journée. Le leader syndical a alors la même morgue qu'un patron. Certains sont payés pour cette journée de grève, d'autres recevront une indemnité. D'autres encore y perdront un argent dont ils ont un cruel besoin. Les leaders syndicaux déclaraient hier au JT, la main sur le cœur, qu'il n'y aurait pas de blocage de routes. Il n'y aurait qu'une affirmation forte d'une opposition à ce gouvernement et à ses décisions antisociales. Il y en eut beaucoup, des blocages. Servent-elles la cause des syndicats? On ne le croit pas. La loi du nombre est plus terroriste que démocratique. Pendant que de petits travailleurs étaient empêchés de travailler, le Sommet européen se réunissait. Il y a erreur d'adversaire. Qui gagne, qui perd, à ce jeu perverti?

J'avais le dégoût / Le dégoût d'quoi? / J'sais pas, mais l'dégoût / Tout p'tit déjà, c'est fou comme tout m'foutait l'dégoût.
Alain Souchon

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