lundi 11 juin 2012

Culot (du) monstre

Chez nous, et sans doute chez vous, on dit "il vaut mieux entendre cela que d'être sourd" quand on entend une phrase ahurissante. C'est ce qu'on pouvait se dire en entendant, il y a quelques instants, Marine Le Pen déclarer que "la haine est mauvaise conseillère" (1). Elle parlait de la défaite de Jean-Luc Mélenchon. Venant de la présidente d'un parti qui a fait de la haine des autres son fonds de commerce, l'expression est effectivement ahurissante. La faussaire, celle qui est capable de produire de faux tracts et de les assumer goguenarde, triomphe avec 42 % des voix. Un habitant de Hénin-Beaumont trouve normal que Mélenchon soit battu: "qu'est qu'i vient fout' ici?", s'interroge-t-il (2), sans se demander ce qu'est venue y faire, il y a quelques années à peine, la déjà-fille-de-son-papa-mais-pas-encore-présidente-du-F.Haine (qui est, on le sait, mauvaise conseillère).
Un constat à établir en ce lendemain de premier tour des législatives françaises: c'est dans l'éducation que doit investir prioritairement l'Etat français. Rendre les citoyens critiques. Et donc faire barrage à  ces discours simplistes, qui pourraient être risibles tant ils sont stupides s'ils ne recueillaient autant d'adhésion.


"Le nationalisme d’extrême droite se caractérise par une exaltation de la nation dont les ingrédients majeurs sont la phobie de l’altérité et la peur de la décadence. Ces phobies définissent sans doute un ennemi – l’étranger – et désignent des maux à combattre – l’insécurité, le désordre, la dislocation de la famille, la baisse de la natalité, etc. -, mais ne circonscrivent pas en soi des politiques concrètes.
Pour ce faire, le nationalisme se nourrit de plusieurs ferments dont principalement le racisme et le sexisme."
Bérengère Marques-Pereira : Le désarroi démocratique – L’extrême droite en Belgique

"L’extrême droite exalte une conception de la famille basée sur une logique d’exclusion et de rejet de l’universalisme. Face à la libération des mœurs (…), dans ce domaine comme dans les autres, l’extrême droite veut apparaître comme une alternative capable de conjurer les peurs du lendemain. La bataille contre l’extrême droite est tout à la fois politique, idéologique et culturelle. On ne peut ignorer aucune de ces dimensions."
Hugues Le Paige : Le désarroi démocratique – L’extrême droite en Belgique


(1) JT de France 3 Nord Pas de Calais, 11 juin 2012, 19h.
(2) JT de France 2, 11 juin 2012, 20h.

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Outre la constante des représentants du FN consistant à éructer les propos (cfr Family Le Pen, Collard, etc.), ce qui navre est la rupture des digues entre la droite et l'extrême-droite.
L'ex-président français ayant instauré - au nom d'une prétendue identité nationale à préserver - une politique de répression, une politique de division entre bons et mauvais citoyens, une politique d'indésirables à - au choix - éliminer/réduire/expulser, la collusion droite/FN qui s'annonce envisagera-t-elle un jour le rétablissement de la peine de mort?