lundi 18 juin 2012

Lendemain de veille

Les résultats des législatives françaises offrent de quoi se réjouir et de quoi s'inquiéter. Commençons par nous réjouir. C'est une occasion qu'il ne faut jamais laisser de côté. Quand on est réveillé, même à cinq heures du matin, par un coucou, un vrai, il est bon de se réjouir. On fait de même quand on retrouve un billet de 50 euros (ou même de 20) au fond d'une poche d'un pantalon oublié ou quand on reçoit un message d'un vieil ami tout aussi oublié. Et plus encore d'une vieille.
On se réjouit donc de la courte défaite (les plus courtes sont les meilleures, dit-on) de la Le Pen du nord. Elle déposera plainte, elle est sûre qu'on lui a volé sa victoire. C'est de vilaine guerre, elle est comme cela, on le sait, elle ne peut pas perdre. Les autres ont toujours tort alors qu'elle a raison contre le monde entier. C'est de famille. On se réjouit aussi de la défaite des lécheurs du cul du FN (qu'il a lourd): les Guéant, les Morano, les Lefebvre, les Raoult, ces "caricatures de la Sarkozye" (1) sont battus et tout à coup c'est l'été, malgré la pluie et la fraîcheur.
Mais on s'inquiète aussi. De constater que la victoire de la Le Pen du sud (celle de la troisième - qu'on espère être la dernière - génération) a été largement favorisée par le maintien au second tour d'une candidate socialiste qui a refusé de se retirer pour lui faire barrage, son ego ne pouvant l'imaginer. On s'inquiète aussi d'une trop large victoire du PS. De sa condamnation de ses dissidents, ces candidats qui ont eu l'outrecuidance de s'opposer aux ukases du parti qui entendait bien parachuter un candidat vedette adoubé par l'état-major.  Pour bien connaître, depuis un certain temps, celui de Wallonie, on sait combien un PS triomphant est capable de se voir tout-puissant et de penser que les règle sont faites pour les autres. On l'a vu dans le Pas de Calais où un PS débordant et sans limite a fait le nid de l'extrême droite. Il est parfois bon d'avoir la victoire modeste et de se rappeler qu'il n'y a pas loin du Capitole à la roche tarpéienne. Bref, qu'il faut toujours se méfier de soi-même. 

(1) http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/06/17/
legislatives-ce-quil-faut-retenir-du-second-tour-233103

1 commentaire:

gabrielle a dit…

On dira donc de Guéant qu'il est passé très rapidement de l'Intérieur à l'extérieur.
Quant aux ex porte-flingues battus et désormais désoeuvrés, ils peuvent toujours adhérer au club de Raoult qui vient de proposer N. Sarkozy pour le Nobel de la Paix...