jeudi 24 octobre 2013

De l'humour lepenien

On a beau avoir, croit-on, de l'humour, on a beaucoup de mal à saisir celui de Marine Le Pen. Réagissant aux propos d'un journaliste qui affirme qu'historiquement le F.N. a été constitué par des militants d'extrême droite, elle s'offusque, elle feint l'indignation. Le F.N. est un parti créé par des résistants, dit-elle. La séquence (1) démontre qu'il s'agissait de membres de l'Action française, de collabos et de nazis; quelques réels résistants y firent brièvement de la figuration. Il est vrai qu'elle n'a pas précisé à quoi résistaient les résistants dont elle parle. A la solidarité? Au progrès? A l'internationalisme? A l'antiracisme? A l'intelligence?
La fille à papa Le Pen menace de procès quiconque classera le F.N. à l'extrême droite. Les procédés d'extrême droite font peu de cas de l'intelligence psychologique. Ils ignorent qu'il ne faut pas chatouiller le rebelle qui ne demande qu'à s'exprimer chez quantité de démocrates peu - ou trop - sensibles aux ordres. Elle devrait actuellement mener un procès contre des centaines, si pas des milliers de journalistes et d'internautes qui s'obstinent à la classer à l'extrême droite. 
Aujourd'hui, elle se concertait avec Geert Wilders et d'autres partis d'extrême droite pour former un groupe politique au Parlement européen (2). Son père et Bruno Golnisch y sont déjà proches, entre autres, des néo-nazis grecs. Elle leur demande de prendre leurs distances. Il ne faudrait pas confondre extrême droite et extrême droite. On évitera donc de le faire.

(1) Dernière séquence du "28 minutes" d'Arte, 23 octobre 2013.
(2) Arte Journal, 23 octobre 2013.

P.S.: Marine Le Pen se positionne contre l'élite, avec le peuple. Le Canard Enchaîné de ce mercredi révèle que la présidente du F.N. s'est vu refuser, par la Commission nationale des comptes de campagne, le remboursement de près de 700.000 euros de dépenses liées à sa dernière campagne présidentielle, dont des hôtels luxueux, des soirées mondaines ou des agents de sécurité. La fille à papa Le Pen confond visiblement "mondain" et "populaire". 

4 commentaires:

Grégoire a dit…

Marine L. P. a raison sur ce point (origine du nom) car c'était l'argument de base de Charlie Hebdo , il y a 15 ans, pour déposer la marque "Front National" auprès de l'Institut National de la Propriété Industrielle pour ennuyer Le Pen & Consorts. J'en ignore la suite.
Comme pour toutes les réactions primaires, celles qui servent de ressort à l'idéologie du FN ne peuvent être contenues fort longtemps. A un moment, le verni craque, la petite phrase de trop surgit (cfr. les jeux de mots plus que douteux de J. M. Le Pen dès qu'il se lâche un peu).
J'aime beaucoup cette citation de Guy Bedos à propos de ces avis d'extrême-droite souvent suivis de "Ils disent tout haut ce que tout le monde pense tout bas" :
"Même dit tout haut, ça reste encore très bas"

Michel GUILBERT a dit…

Effectivement, les Le Pen n'ont jamais été que de bas parleurs...

Michel GUILBERT a dit…

Effectivement, les Le Pen n'ont jamais été que de bas parleurs...

gabrielle a dit…

Les points sur les "i" : http://www.liberation.fr/politiques/2013/10/24/creation-du-fn-marine-le-pen-reecrit-l-histoire_941994