jeudi 9 octobre 2014

Nicolas de Funès

Christian Clavier peut aller se rhabiller, il y a plus fort que lui pour prendre la succession de Louis de Funès. Il s'appelle Nicolas Sarkozy. Il tient meeting sur meeting devant son public de militants conquis. Il les fait rire en grimaçant et en disant du bien de lui. Il s'aime tant. Mais kess ke chuis bon, mais kess ke chuis bon, se dit-il en s'écoutant. Ses problèmes avec la Justice? "Je suis très heureux de donner du travail à tant de gens, mais par moments je dis que la sécurité ça va très bien en France, parce que si on a vraiment que moi comme délinquant..." (1) Il n'est qu'une victime, il est, dit-il, "au-dessous des lois". Le plafond légal des dépenses de sa campagne de 2012 a été dépassé de plus de 17 millions d'euros (en fait, il n'est pas loin d'avoir doublé), mais il n'y est pour rien et n'a même pas un mot d'excuse. Cet homme s'aime tant que tous les autres sont dans l'erreur. Lui seul a tout compris. Lui seul est capable d'agir, malgré ces juges qui se mettent en travers de sa trajectoire.  Lui seul peut remettre l'UMP et la France sur le bon chemin. D'ailleurs, il est habité par la France (2). Tant pis si l'humour est mauvais et vulgaire puisqu'il fait rire ses aficionados. Sarkozy s'en est pris à Cécile Duflot: "la plus mauvaise ministre du logement que la France ait connue. Elle devrait s'exporter", a-t-il dit. On s'interroge: que veut-il signifier? Le candidat Sarkozy agirait-il comme un escroc, essayant de fourguer à ses clients étrangers ce qu'il considère comme ses mauvais produits? Peu lui importe la qualité de l'humour, l'essentiel est de rendre disponible à sa gloire le cerveau des militants.

Il y a une semaine encore, de très nombreux journalistes, tant français qu'étrangers, s'étaient transformés en Madame Soleil. C'était clair pour eux: ils pouvaient annoncer qu'au deuxième tour des élections présidentielles de 2017 les candidats qui s'affronteraient seraient Nicolas le Revenant et la fille à papa Le Pen. Il s'exprimaient alors au futur, sûrs de leur pronostic. Certains d'entre eux d'ailleurs ont fait le maximum pour que leur oracle devienne réalité: chaque meeting de l'ex-et-futur-président était couvert en direct par les JT. Et la famille Le Pen et les élus de son parti sont désormais invités, pour parler de tout et de rien, sur les plateaux télés. Mais voilà, les affaires se font de plus en plus nombreuses autour du candidat Sarkozy. Au point que son futur vire, de plus en plus, au conditionnel. Peut-être même au conditionnel imparfait.

C'est pas moi, 
C'est les autres,
Les autres,
Les autres.
Abd Al-Malik

(1) "Nicolas Sarkozy en hypervictime", La Nouvelle République, 8 octobre 2014.
(2) http://www.liberation.fr/politiques/2014/10/07/sarkozy-en-meeting-l-autocelebration-permanente_1116517
A lire:
http://communication.blogs.liberation.fr/politique/2014/09/sarkozy-champion-de-la-communication-.html

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Sans autre commentaire ;-)

http://www.courrierinternational.com/article/2014/09/21/sarkozy-une-parodie-de-louis-de-funes