dimanche 23 avril 2017

Ouf ! (1?)

On a évité le pire aujourd'hui en France. Le pire eût été une nette victoire de la reine des nuisibles et un duel Le Pen - Fillon au second tour, avec un risque de victoire de la fille à papa.
Reste à voir si le front républicain fonctionnera au second tour comme il y a quinze ans. La gauche avait alors appelé à voter Chirac pour éviter Le Pen père (ou pire). La droite, qui s'est baptisée Les Républicains, se montrera-t-elle à la hauteur de son nom, appellera-t-elle à voter Macron? Mélenchon en fera-t-il autant? Ses soutiens sauront-ils faire la différence entre un candidat centriste, mais européen et ouvert à l'accueil de ceux qui viennent d'ailleurs, et une candidate qui a transformé la haine de l'autre en valeur? La grande déception (pour moi), c'est le score trop faible de Benoît Hamon eu égard à la pertinence de son projet. Il est vrai qu'on n'est jamais que dans une élection  présidentielle, où ce qui compte c'est la capacité de séduction du candidat, beaucoup moins l'intelligence de son programme.

Post-scriptum presque immédiat:
- Fillon se montre à la hauteur du nom de ce parti:
http://www.lalibre.be/actu/france/francois-fillon-decu-je-voterai-en-faveur-d-emmanuel-macron-discours-58fcf333cd70e8051308003d
- sur les différences entre les candidats du second tour:
http://www.lalibre.be/actu/france/voici-un-resume-des-programmes-de-marine-le-pen-et-emmanuel-macron-58fcee3ecd70e8051307f842
Post-scriptum de 21h50: ai-je été été, comme tout le monde, un peu trop rapide (?). La LIbre Belgique annonce que ce serait Marine Le Fiel qui arriverait en tête (?). A vérifier: http://www.lalibre.be/actu/france/presidentielle-marine-le-pen-passerait-devant-emmanuel-macron-direct-58fc8a6ecd70e80513061a54



3 commentaires:

gabrielle a dit…

Que l'extrême-droite soit au 2e tour me laisse médusée. Il y a 15 ans, on descendait dans les rues. Aujourd'hui en France, l'ADN pestilentiel du FN est accepté, digéré, plébiscité. C'est un cauchemar.

Jean-Claude Dewinte a dit…

Ouf ! Oui... Et on peut raisonnablement penser que Macron passera le second tour en tête. Pour ce faire, il devra d'ici-là avoir ratissé le plus large possible. Il en a la volonté évidente, clairement affirmée lors de son discours de dimanche. Cela suffira-t-il ? Les consignes de vote en provenance de Benoît Hamon et de la droite républicaine peuvent le laisser penser. Par contre, l'absence de consigne (d'ailleurs jugée par une partie de la gauche comme une faute politique) de la part du sieur Mélenchon maintient la chose mathématiquement précaire. JL Mélenchon peut donc clairement faire la différence... avec quelle contrepartie ? Peut-il seulement envisager d'en "négocier" une ? (en vue des législatives, par exemple). Ou bien son "insoumission" pourrait-elle aller jusqu'à faire prendre un maximum de risque à cette démocratie qu'il place que centre de son discours ?
Plus fondamentalement, dans ces élections atypiques, la culture politique française est-elle en mesure de jouer jusqu'au bout cette carte de la négociation et du compromis ? Au-delà de toute consigne, c'est bien entendu dans les urnes que la décision se joue. Espérons que, même dans un chois par défaut, le bon sens l'emporte ! Il y a des circonstances où on voudrait être 15 jours plus vieux.

Michel GUILBERT a dit…

Tu as raison, Gabrielle: je me suis réjoui que le FN n'arrive "que" 2e, qu'il ne fasse "que" 21%. Il s'est installé, normalisé sans être normal. On avait manifesté même en Belgique en 2002 pour éviter le pire, et voilà que l'héritière concourt pour prendre la tête de la France sans que cela ne paraisse inacceptable. Et, oui, Jean-Claude, je trouve l'attitude de Mélenchon hallucinante. Qu'il n'ait pas envie d'appeler à voter Macron, ok, mais s'il est le démocrate de gauche qu'il prétend être, qu'il appelle à faire barrage, à toute force, à l'extrême droite! Serait-il vraiment le stalinien populiste que je le soupçonne d'être?