mardi 28 août 2018

La vacance de Monsieur Hulot

Remarquable (et très longue) intervention de Nicolas Hulot sur France Inter ce matin (1) expliquant les raisons qui l'ont amené à décider de démissionner en tant que ministre. 
L'urgence écologique n'est pas perçue par le gouvernement auquel il appartenait, mais ne l'a été et ne l'est (ne le sera?) par aucun autre. Un ministre ne peut rien seul, sans ses collègues du gouvernement, mais aussi sans les parlementaires, sans les syndicats, sans les entreprises, sans les électeurs, sans les citoyens qui sont bien peu nombreux à vouloir changer radicalement de modèle socio-économique. Les lobbies sont puissants, l'Union européenne est incapable d'avancer sérieusement sur cette question. Qui est prêt, à gauche comme à droite, à prendre des décisions qui modifieront notre confortable mode de vie et qui viseraient ne serait-ce que le moyen terme?
Par rapport à la décision de Nicolas Hulot, personne ne peut crier ni victoire, ni haro sur le baudet sans apparaître comme hypocrite. 
Ce qu'il a vécu indique, selon moi, la nécessité de changer de modèle démocratique. Tant qu'on restera dans un système électif, rien ne changera fondamentalement, les élus craignant de prendre des décisions qui fâcheraient leurs électeurs. Fâchons-nous contre nos élus statiques qui nous mènent à toute vitesse dans le mur.
(On y reviendra)

(1) A écouter sur https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite

5 commentaires:

Grégoire a dit…

Pendant ses vacances, N. Hulot aura le loisir de conduire l'un de ses neuf véhicules (source lalibre.be aujourd'hui : "La déclaration de patrimoine de Nicolas Hulot a placé l'écologiste dans une position plus que délicate. Outre ses nombreuses demeures, le ministre possède neuf véhicules motorisés dont six voitures, un bateau, une moto et un scooter électrique. Hulot avait répliqué en affirmant rouler "95% de son temps en électrique."). Pour moi, N. Hulot n'a été qu'une (petite) caution écologique de façade, histoire de faire croire que ce gouvernement se soucie un peu de la nature... Le jour même de sa démission, on apprend que le gouvernement français va baisser de moitié (de 400 euros à 200) le prix du permis de chasse et quand on sait que la France autorise la chasse de 64 espèces différentes d’oiseaux, alors que la moyenne des pays européens est de 14... Finalement, la seule espèce d'oiseaux vraiment protégée en France semble être le pigeon.
Un million deux cents mille chasseurs en France, ça fait un sacré vivier d'électeurs...

Michel GUILBERT a dit…

D'où ma conviction: il faut quitter ce système électoral qui se retourne contre l'ensemble de la population.
Note: le pigeon n'est pas protégé en France. La palombe, si chassée de manière scandaleuse dans le sud-ouest, c'est le pigeon ramier.

Bernard De Backer a dit…

Il me semble que "l'ensemble de la population" est aussi responsable de la situation, sans parler des Verts français. Hulot l'a clairement dit ce matin :

"Le premier ministre, le président, ont été pendant ces quatorze mois à mon égard d’une affection, d’une loyauté et d’une fidélité absolues. Mais au quotidien, qui ai-je pour me défendre ? Ai-je une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Ai-je une formation politique ? Est-ce que les grandes formations politiques et l’opposition sont capables de se hisser au-dessus de la mêlée pour s’entendre sur l’essentiel ? Alors nous faisons des petits pas."

gabrielle a dit…

Désolée Michel mais je ne vais pas le pleurer. N. Hulot c'est combien d'années en hélico? C'est une fondation soutenue par qui encore? Jamais ce garçon ne m'a convaincue et j'écris cela sans animosité aucune.
Il brasse quand même pas mal de vent (en hélico c'est normal tu me diras) depuis longtemps. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a été appelé au gouvernement ; parce qu'il était "passé à la télé" pendant des années et que les gens aiment toujours bien un animateur aventurier qui crapahute dans tous les coins et propose de belles images de la jolie planète vue du ciel.
C'était la caution du gouvernement comme dit Grégoire. Voyons quelle sera la suivante...

Anonyme a dit…

Ah ! Si Nicolas avait déclaré tout cela en plein Conseil des Ministres ...
Le côté positif est que l'on a parlé de France Inter et pas en mal. Ca devrait leur faire quelques points de croissance d'audience.

Jean