lundi 28 janvier 2019

La maison brûle

Les bonnes nouvelles se font trop rares pour ne pas se réjouir de celle-ci: les jeunes descendent nombreux dans la rue pour pousser les élus à agir en faveur du climat.
A Bruxelles, pour leur troisième rendez-vous, les lycéens et les étudiants du supérieur étaient 35.000. (1) Bien décidés à poursuivre leur mouvement tant que le gouvernement n'aura pas agi de manière ferme pour préserver leur avenir. Un avenir totalement incertain et inquiétant du fait de la pusillanimité des politiques et de la volonté d'une majeure partie de la population de toujours consommer plus.
La Suédoise Greta Thunberg (16 ans) a lancé le mouvement en manifestant seule chaque vendredi face au parlement suédois, en se rendant à la Conférence internationale sur le climat en Pologne, puis, tout récemment, au Forum de Davos, pour interpeller les décideurs.  "La maison brûle, dit-elle. Les adultes disent qu'il faut donner de l'espoir aux jeunes. Je ne veux pas de votre espoir. Je veux que vous commenciez à paniquer." (2)
Son exemple a rapidement été suivi en Belgique, en Suisse, en Allemagne. "Ne vous laissez pas intimider par les vieux aigris qui demandent ce que vous entreprenez vous-mêmes en faveur du climat", a lancé un des jeunes porte-parole belges. Ils ont renvoyé dans les cordes Marie-Christine Marghem, l'incompétente et méprisante Ministre fédérale de l'Energie, qui leur promet des coachs climat dans leurs écoles. Ils veulent des mesures structurelles fortes, pas des gadgets qui les infantilisent. Ils appellent les politiques à écouter les scientifiques, à mettre en place un plan climatique ambitieux et contraignant qui limite le réchauffement climatique à 1,5°C. Ils veulent que la Belgique devienne neutre en carbone avant 2050. Et constatent que ce pays qui compte quatre ministres de l'Environnement n'a aucune vision sur le climat. Solidarité avec les pays du sud et transition écologique sociale sont leurs autres revendications. (3)
En Allemagne, les jeunes se mobilisent plus particulièrement contre les centrales à charbon responsables d'une importante pollution (4).

Hier, 70.000 Belges manifestaient dans les rues de Bruxelles pour appeler les politiques à bouger enfin. Message non reçu. L'essentiel de la classe politique garde un regard narquois, voire méprisant, sur ces mobilisations. Bart De Wever estime que, plutôt que de manifester, les jeunes feraient mieux d'aller à l'école, pour pouvoir travailler à l'amélioration des technologies pour lutter contre le réchauufement climatique (5). Il ne veut pas comprendre l'urgence, pas comprendre qu'aucune technologie ne nous apportera la solution. Que c'est un changement radical de société qui seul peut sauver la planète. Y compris celui du système démocratique électif: les élus n'osent toujours pas affronter réellement les problèmes urgents de peur de ne pas être réélus. Ils sont pathétiques. La maison brûle, mais ils ont peur de perdre leur siège. Nous le sommes aussi. L'effondrement nous guette et nous sommes en train de nous demander où nous irons en vacances l'été dernier.

(1) https://www.lalibre.be/actu/belgique/la-troisieme-marche-des-jeunes-pour-le-climat-a-bruxelles-fait-le-tour-du-monde-5c4ac3fcd8ad5878f03ab9f1
(2) https://www.levif.be/actualite/environnement/greta-thunberg-eclipse-patrons-et-presidents-au-forum-de-davos/article-normal-1083923.html
(3) https://www.levif.be/actualite/belgique/students-for-climate-la-protestation-ne-peut-que-grandir/article-normal-1083913.html
(4) Arte, Journal, 25.1.2019, 19h45.
(5) RTBF - La Première, Revue de presse, 28.1.2019, 8h30.

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