vendredi 21 février 2020

Candidats (rem)barrés

Les habitudes françaises ne cessent de nous surprendre. 
Dans cet Etat laïc, les candidats aux élections distribuent à leur électeurs potentiels ce qu'on appelle une "profession de foi". Cette locution à consonance religieuse désigne les lignes directrices du programme porté par une liste ou un candidat. Voilà en quoi je crois, nous disent-ils.
Lors des élections, ce sont les listes elles-mêmes qui fournissent les bulletins de vote. Avant son entrée dans l'isoloir, l'électeur est censé prendre un bulletin de chaque liste, ne glisser dans l'enveloppe que la liste de son choix et mettre à la poubelle les autres bulletins. 
Aux élections municipales, dans les communes de moins de mille habitants (1), les électeurs peuvent en outre biffer des noms sur cette liste. Plutôt que de choisir explicitement des candidats, on en raye. On exprime donc plus un refus qu'un choix parmi les candidats d'une même liste. 
Avant les élections, les candidats distribuent dans chaque boîte aux lettres de la commune leurs bulletins de vote. Les électeurs peuvent ainsi venir au bureau de vote avec leur bulletin en poche. Et donc, nous dit-on, barrer des noms tranquillement chez eux, sûrs d'être à l'abri de tout regard.
L'habitude de couper des têtes sans doute.

 (1) Il y a quatre ans, plus d'une commune française sur deux (on en comptait alors 36.000) comptait moins de 500 habitants.

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