mercredi 2 mars 2022

Gare au gorille

Depuis six jours, nous suivons, angoissés, heure par heure, la guerre que mène la Russie à l'Ukraine. Dans l'ensemble de l'Europe, semble-t-il, le sentiment d'empathie avec les Ukrainiens est très fort. Même si nous ne connaissons rien de ce pays complexe. On lira utilement, pour tenter de le comprendre, l'article que Bernard De Backer avait rédigé à son propos en 2006 pour La Revue Nouvelle :  

Dans cet article, Bernard De Backer y cite Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde et le potager la Russie ». On se dit que si Poutine savait cultiver son jardin plutôt que ses muscles, le monde en serait plus beau. Moins effrayant en tout cas. Un dessin de Riss en une de Charlie Hebdo de cette semaine représente le sinistre personnage en monstrueux gorille prêt à appuyer avec son sexe minuscule sur le bouton nucléaire. Le même Riss conclue son éditorial, "Guerre au réel", par cette phrase : "Le monde n'est plus divisé entre l'Est et l'Ouest, mais entre, d'un côté, le déni et la paranoïa et, de l'autre, la raison et le dialogue, censés être incarnés par un droit international souvent mal conçu et manifestement incapable d'éviter les guerres". Mais quelles règles peuvent empêcher les fous furieux de mener leurs projets barbares ? Et que leur opposer d'autre que la menace d'une riposte pire que leurs actes ? On regrette de ne plus pouvoir se dire pacifiste.

Les protestations contre la folie brutale de Poutine le restent cependant, dans l'Union européenne, mais aussi en Russie et en Biélorussie. On ne parle pas des Biélorusses qui disent cependant avoir vaincu la peur et osent à nouveau descendre dans la rue pour la première fois depuis un an pour protester contre la guerre et contre l'envoi des troupes biélorusses en guerre. Ils appellent (un ami biélorusse a répercuté sur sa page Facebook un texte de mobilisation des opposants) à arrêter la désinformation, invitant les travailleurs à expliquer à leurs collègues qui est l'agresseur et comment leur pays est un peu plus englouti par cette guerre. Ils appellent à se retrouver dans les gares, à bloquer la circulation, à saboter le travail, à convaincre les conscrits de fuir l'armée. Ils espèrent pouvoir épuiser l'économie de leur pays devenu vassal de la Russie qui en fait un outil de sa sale guerre. Il faudrait que Poutine tombe pour entraîner le dictateur Loukachenko dans sa chute. Mais qui pourra le renverser ?

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