samedi 27 novembre 2010

Les enfants perdus

Il a été le premier à prendre la parole dans ce débat qui suivait une représentation de "Elise et nous" ce vendredi à Charleroi. Il s'est levé, il a dit son nom, il a dit qu'il avait seize ans. Et il a développé son analyse du spectacle, il a décortiqué les personnages avec une grande justesse. Il a dit qu'il ne contestait pas les problèmes qu'évoquait la candidate d'extrême-droite, mais que les solutions qu'elle propose lui semblent inacceptables et dangereuses. Il nous a tous impressionnés par son intelligence, sa pertinence calme.
Dans une discussion en petit groupe, après le débat, il nous appris qu'il vient du Kasaï, qu'il est en Belgique depuis trois semaines, qu'il espère obtenir le statut de réfugié. Il a le même regard perdu et triste que les trois garçons et la jeune fille qui l'accompagnaient. Ils sont du Sénégal, de Guinée, du Rwanda, enfants perdus qui ont fui Dieu sait quelle misère, Dieu sait quelle galère. Ou qui sont venus parce que quelqu'un leur a fait croire que le Père Noël existe ici en Belgique. Que sera la vie de ces enfants perdus? Qui ou quoi rallumera leur regard?

Tous ces garçons perdus/ Ne rient jamais / Assis sur des rochers / Le torse découvert / Ils sont là / Et leurs yeux font barrage au mal / Que l'on pourrait leur faire
Dominique A, Les garçons perdus

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Soutiens de famille, fuyant un conflit, la pauvreté, la misère ou victimes de trafic d'êtres humains, que ces jeunes demandeurs d'asile puissent trouver ici un peu de répit et une intégration dans un enseignement qui leur permette d'éclore.

Pour tous les autres en attente d'un statut, particulièrement les petits, pieds nus dans la gare du Nord jusqu'à hier, on souhaite que soient donnés de toute urgence à leurs parents un simple toit avec des conditions d'hygiène dignes d'une société "civilisée".