dimanche 14 janvier 2018

Zappings

J'y arrive. J'ai décidé d'être stoïque en cette année 2018. Je tiens bon. Pour l'instant.
France Gall était sans doute une femme sympathique et généreuse. C'est ce qu'on dit d'elle et je ne vois pas pourquoi je le contesterais. Elle était populaire aussi. Mais ces qualités suffisent-elles pour que "La Librairie francophone", émission littéraire de France Inter et d'autres radios publiques francophones, lui rende hommage? Cette femme qui n'a jamais eu de voix et chantait plutôt mal n'a jamais été connue pour la qualité de ses textes (1). Ce qui n'a pas empêché l'émission de faire appel à Philippe Delerm pour saluer sa mémoire. Il ne manque pourtant pas de jeunes écrivains talentueux et trop méconnus qui mériteraient qu'on parle d'eux. Stoïquement, j'ai coupé le poste.
Le même samedi, le Journal régional de France 3 Centre - Val de Loire commence avec un sujet sur les cohortes de visiteurs qui se pressent au zoo de Beauval pour voir la première sortie du bébé panda. Une demi-heure plus tard, le Journal national, de France 3 toujours, commence avec le même sujet. Stoïquement, j'ai zappé.
Mais quand même... J'avais trouvé excessive la récente critique du président Macron vis-à-vis de l'audiovisuel public français. Hier, je ne pouvais m'empêcher de lui donner raison. Pourquoi l'information de service public doit-elle absolument "faire dans le populaire"?

(1) Il y a de nombreuses années, je ne sais plus qui affirmait que "Ella, elle l'a" lui rappelait "Félicie aussi" de Fernandel.

2 commentaires:

gabrielle a dit…

Hommages dégoulinants à France parce que dans la gallaxie elle était l'étoile du berger. Oui, oui, je sors.

Grégoire a dit…

Bonjour et bonne année 2018 (la santé, surtout...). En ce qui concerne France Gall, sa disparition en tant que personne privée est celle aussi d'un visage et d'une voix qui nous étaient familiers. Je n'ai aucun de ses disques, mais comme tout le monde, je l'entendais parfois à la radio. Alors, à l'instar des plusieurs personnes de mon entourage qui sont décédées ces dernières semaines, c'est un peu de ma jeunesse qui s'en va (même si je sais pertinnement qu'elle est loin depuis longtemps...). Réaction finalement très égoïste. Les disparitions de Johnny que je n'écoutais pas volontairement, Jean d'Ormesson que je ne lisais pas, et en feuilletant ses livres bien mis en évidence dans les rayonnages, je me disais que ses gentilles réflexions égocentriques à répétition m'auraient très vite agacé; ces disparitions en tant que telles, donc, m'ont laissé indifférent. En revanche, la cérémonie religieuse autour d'un chanteur multi-divorcé, l'hommage national autour d'un fraudeur fiscal avéré (déjà des ennuis fiscaux à 32 ans) et un "exemple-pour-nous-tous" qui a essayé toutes la drogues possibles, m'a gonflé.
"Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année (2017), avoir des femmes et des hommes dans les rues »" avait promis Macron. Pour moi, c'est ce qui devrait faire l'ouverture d'un journal de France 3, et pas la première sortie d'un panda qui, lui, dort au chaud...