jeudi 8 février 2018

La semaine du blanc

Non mais, on se fout de nous, non? On ne paie pas assez d'impôts ou quoi? Que fait le gouvernement? Que fait le président Macron? 
Trois jours que le centre de la France est bloqué par la neige. Ça commence à bien faire. Et voilà qu'on nous annonce de nouvelles chutes de neige pour cette nuit et la journée de demain. Un scandale! Hier, le pauvre Alain Juppé a mis quatre heures (oui, quatre!) pour aller de Bordeaux à Paris dans un TGV limité à 220 km/h à cause des intempéries (1). Vous croyez qu'il n'a que ça à faire, le maire Bordeaux, rouler si lentement ? Elle est belle, la France!
La neige, c'est bien dans les stations de ski, mais que font les maires, les préfets, la gendarmerie pour l'empêcher de tomber sur les trottoirs, les nationales et les autoroutes (2)? Qu'on fasse intervenir l'armée, on vient d'augmenter son budget.
Même le père tranquille Jean-Pierre Pernaut s'est énervé (2). C'est dire si le laxisme est grand et l'Etat incapable.
On se souvient de cet appel à manifester à la station de métro Glacière à Paris, lors d'un hiver assez rude dans les années '80, sous le slogan "Verglas assassin, Mitterrand complice!". 
N'ayons pas peur de le clamer: la neige, comme le disait Sarkozy à propos de l'environnement, ça commence à bien faire!

(1) http://www.huffingtonpost.fr/2018/02/06/meteo-la-neige-contraint-le-foll-a-faire-sa-conference-de-presse-par-telephone_a_23354078/?utm_hp_ref=fr-homepage

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelque part, reconnaissons-le, nous avons échangé nos places. Sans être un néophyte, tu découvres (puisque tu tiens au tutoiement) la mauvaise foi fransquillonne, tandis que je me farcis le nombrilisme wallon (moins politisé que le flamand).

Pendant des années, à chaque flocon, on nous citait les Suisses, les Allemands, les Belges (Si, si !) et les Canadiens en exemple. A Paris ? Pas foutu d’effectuer un salage correct ! Orly ? Une gabegie ! La SNCF ? Les caténaires se désespèrent… J’ai vu l’Île-de-France bloquée avec 2cm de neige. J’ai connu la neige à Béziers (sans aucun à-peu-près), en Gascogne, en Bretagne et, bien sûr, dans l’est et en montagne. Il n’y a qu’à Paris que cela devient un sujet de début de polémique (personne n’en connaît la fin) houleux, tranché et dithyrambique.

Dans mon petit jardin carolo, il y a des traces de pattes d’oiseau.
Personne d’autre ne les verra.

Jean


Michel GUILBERT a dit…

Sur le même propos, le billet de Fabrice Nicolino sur le site de Charlie Hebdo hier:

LE BILLET DU JOUR
POUR QUELQUES FLOCONS DE PLUS
Par Fabrice Nicolino - 09/02/2018
Comment ne pas se foutre de leur monde ? Il aura donc suffi de quelques centimètres de neige pour que les bagnoles s'arrêtent au milieu de nulle part, que les bus restent dans leurs dépôts, que les trains patinent sur leurs aiguillages et qu'on assiste au retour des « naufragés ». Même la CGT des cheminots a renoncé à manifester, sans qu'on comprenne bien pourquoi. Moi, j'aurais souhaité comme à chaque signe ordinaire de l'hiver que tombent plutôt trois ou quatre mètres de neige sur leurs innombrables horreurs, damné périf parisien en tête. Hélas, douze centimètres seulement. Mais l'épisode donne une idée, au passage, de ce que deviendront des sociétés pareilles quand le dérèglement climatique aura multiplié ici et là-bas canicules et sécheresses, trombes d'eau, de glace et de neige, avec 100 millions de réfugiés climatiques errant d'un bout à l'autre d'une planète sans visa. Regardez leurs tronches sur les écrans et tentez de dire encore que vous leur faites confiance. Eux, les ingénieurs et polytechniciens. Eux, les énarques et les logisticiens. Eux, les prestidigitateurs fous, à jamais sans baguette magique, qui vont répétant qu'on n'avait encore jamais vu ça. Ça : quelques flocons et moins cinq degrés au mois de février. Ah ! charlatans.