mardi 16 octobre 2018

Pluie du matin n'arrête pas le progrès

Pluies torrentielles dans l'Aude. Il est tombé en quelques heures l'équivalent de quatre mois de pluie. Résultat: des maisons détruites ou inondées, des routes et des ponts emportés et surtout onze morts. Le premier ministre est venu faire part à la population locale de sa compassion. Bien sûr, cette présence et cette attitude font partie de son rôle, mais l'empathie ne changera rien: cette catastrophe-ci n'est qu'un épisode parmi beaucoup d'autres à venir dans un contexte climatique totalement perturbé. Les météorologistes sont pointés du doigt pour leur incapacité à prévoir ces pluies dont le degré de violence, disent-ils, est imprévisible. Les climatologues et le Giec, eux, annoncent depuis longtemps la multiplication d'orages très violents, de typhons, d'inondations, de périodes de sècheresse, de fonte des glaciers, de montée du niveau des mers. Mais les politiques pas plus que les citoyens n'entendent changer de cap et d'habitudes.
Le même jour, on apprend que pendant le congé de début novembre, les Belges seront 20% de plus à prendre l'avion "pour changer d'air". Ce faisant, ils changeront l'air aussi. Mais qui s'en soucie, sinon ceux qui ont maintenant les pieds dans l'eau?
On apprend aussi que "les milieux économiques" du Limousin font pression sur les autorités politiques pour que soit construite une autoroute entre Limoges et Poitiers. Les milieux économiques devraient mettre le nez dehors et regarder ce qui se passe autour d'eux. La voiture n'est pas la solution. Elle est le problème. Mais qui oserait remettre en question cette déesse?

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