mardi 6 novembre 2018

Vieux con

Sa différence avec le Front national? "Le F.N. n'a jamais proposé de sortir de l'Union européenne", dit-il. Lui, le Frexit, c'est son credo. C'est toute sa vie. François Asselineau est président (sans doute à vie) d'un parti confidentiel qu'il a créé: l'Union populaire républicaine. Si populaire que son parti revendiquait l'an dernier une quarantaine de membres dans l'Indre et que pour la campagne présidentielle de 2017, Asselineau a recueilli 0,84% des suffrages. Ce qui lui permet de prendre les autres élus de haut et en premier lieu le président de la République qu'il appelle "Micron". Et qu'il traite de "dictateur", de "crétin politique" ou de "petit con". Visiblement, la notion d'assertivité lui est aussi étrangère que les pays voisins. On a parfaitement le droit de critiquer quelqu'un d'autre, de ne pas être d'accord avec lui, mais on peut en parler dans une certaine forme de respect, en gardant sa propre dignité, à tout le moins sans abreuver l'adversaire d'insultes. Mais Asselineau ne semble exister (comme tant de gens aujourd'hui sur les réseaux dits sociaux) que dans l'injure et la certitude qu'il comprend tout mieux que les autres (les autres étant de toute façon des cons). 
A Chateauroux où il a fait son show récemment durant trois heures, ils étaient, à voir la photo, une centaine à l'écouter, l'applaudir, le féliciter. De quoi? On ne sait. De sa grossièreté? De son agressivité? De ses velléités de casseur? De ses analyses simplistes? Sait-il, lui aussi, que les gens méprisants sont méprisables? Voilà pourquoi on se permet de le considérer comme un vieux con. Il nous en donne le droit.

Jean-Sébastien Le Berre, "Le one-man-show de François Asselineau", La Nouvelle République-Indre, 6.11.2018.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec toujours le même problème : cela vaut-il d'en parler ? Un tel article procure une référence de plus sur un moteur de recherche. Sans doute une de trop. Ne rien dire et créer un désert autour du pignouf ? Il n'y a plus de désert médiatique.

Difficile de trancher.

Jean

Michel GUILBERT a dit…

Mais enfin, Jean, tu as de ces questions parfois! Pourquoi en parler? Mais simplement pour avoir le plaisir de le traiter de vieux con.