mercredi 15 janvier 2020

Show must go on

Une bonne partie de l'Australie est en feu et un nuage de fumée aussi large que la superficie de l'Europe plane sur le pays. A Melbourne, le niveau de pollution est classé "dangereux" à cause des fumées. On pourrait croire que l'Open de tennis qui doit y débuter lundi prochain serait annulé. Ce serait faire peu de cas des enjeux financiers en jeu, nous explique-t-on: les droits de retransmission vendus aux télés du monde entier se chiffrent en centaines de millions de dollars.
C'est donc des sportifs qu'on fait peu de cas. Une joueuse slovène a dû abandonner lors des épreuves de qualification, prise de quintes de toux, victime de détresse respiratoire. Le public, peu nombreux et masqué, l'a applaudie à sa sortie du court. Une joueuse colombienne a eu recours à un inhalateur pendant les pauses. "On a l'impression d'être dans un fumoir", déclare un coach. Une Française explique que de sa chambre elle ne peut voir les courts de tennis, noyés dans la fumée. (1)
On voit par là que l'argent n'a pas d'odeur, même pas celle d'un incendie, et que, même s'ils sont bien payés, les joueurs et joueuses de tennis sont des esclaves qui doivent assurer, coûte que coûte, le spectacle du cirque.

how can we dance when our earth is turning?
how can we sleep while our beds are burning?

the western desert lives and breathes
in forty five degrees

Midnight Oil, "Beds are burning" (1986)

(1) France Inter, Journal de 13h, 14.1.2020.

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