vendredi 24 juin 2022

Développement du râle

C'est une réunion organisée dans le cadre de la définition du PLUi, le plan local d'urbanisme intercommunal qui doit créer des zonages (l'équivalent des plans de secteur en Belgique) et les règles d'urbanisme qui y seront appliquées (l'équivalent du Cwatup en Wallonie). Il s'agit à ce stade de nourrir le PADD, le Projet d'aménagement et de développement durable.
Elle réunit une trentaine de citoyens, pour la plupart retraités . On comprend vite que c'est une réunion de  conservateurs. Certains sont visiblement venus avec pour seule ambition une opposition ferme et totale à tout éventuel projet d'implantation d'éoliennes. D'autres déplorent que l'Etat français ait décidé de restreindre, puis d'interdire à l'horizon 2050 de nouvelles zones d'urbanisme. Un homme estime que les nouveaux venus ne pourront dès lors plus s'installer que dans "des cages à lapins", alors que, lui fait-on remarquer, les maisons abandonnées sont ici légion. Une participante déplore qu'on autorise les paysans à équiper les toitures de leurs stabulations de panneaux photovoltaïques qui lui gâchent la vue sur le paysage. La même laisse entendre que le réchauffement climatique serait un mythe. Une autre pense qu'il faudrait cesser, si on veut voir des citadins d'installer dans nos campagnes, d'exiger qu'ils équipent leur maison d'une micro-station d'épuration individuelle. Dès qu'on parle de normes européennes s'élève un ricanement. C'est une réunion de plaintifs qui veulent que rien ne change alors que tout change. 
C'est une réunion consacrée au développement durable avec des gens qui ne développent pas grand-chose de positif.

"Il est urgent de changer de modèle culturel. Ce qui ne veut pas dire un retour en arrière. Il ne s'agit pas de refuser la technologie, mais de l'adapter à un mode de vie qui n'est pas destructeur. (...)
Si l'on continue comme maintenant, ce sera sans nous. Je ne m'en fais trop pour l'avenir de la planète, mais pour celui de l'humanité, si. Quand le Giec dit qu'on a trois ans pour redresser la barre, il a raison. La situation est critique et l'humain éminemment fragile."
Gilles Clément, jardinier paysagiste, Télérama, 8.6.2022.

1 commentaire:

gabrielle a dit…

L'évolution des mentalités est parfois un phénomène d'une lenteur désespérante, doublé d'un égoïsme crasse et d'une méconnaissance des enjeux.