mercredi 22 décembre 2010

Que du bonheur

La parade de RTL a coûté, on l'a vu, 30.000 € aux contribuables tournaisiens. La crétinisation a un coût. La Ville de Mons a fait plus fort: elle a dépensé 40.000 € pour un trou. C'est Jean-Pierre Viseur, chef de groupe Ecolo au Conseil communal montois, qui dénonçait sur Matin Première ce matin ce... gouffre nécessaire pour la plantation d'un sapin que les autorités locales ont voulu plus grand encore que celui de Bruxelles: 18,5 mètres. Six de plus qu'habituellement. C'est que le statut de future capitale culturelle européenne doit être assumé et qu'il faut que l'étoile montante montoise brille loin. La SNCB dépensera d'ailleurs pour ce faire 150 millions pour la nouvelle gare de la plus belle des capitales.

En Belgique toujours, leurseigeur Léonard est interrogé à la Chambre sur les faits de pédophilie commis par des prêtres. Il innove: il propose de créer un fonds collectif d'indemnisation des victimes. Après tout, dit-il, en cas d'inondation, c'est la collectivité qui assume. La pédophilie, c'est comme la pluie, elle vient du ciel et on ne peut rien y faire. Prier, peut-être?

En France, le gouvernement a assoupli le permis à points. Celui-ci, d'après la porte-parole des proches des victimes de la route, a permis d'éviter vingt mille morts. Mais brûler un feu rouge en roulant lentement ou en roulant vite n'est pas comparable et ne peut être condamné de la même façon, estime l'avocat des-malheureux-sans-permis-dont-la vie-est-devenue-invivable. Ce qui est un comble, on en convient aisément. De la vie invivable, pas de l'absence de permis. En attendant, les sans permis le récupéreront désormais en deux ans plutôt que trois. Déjà ils revivent. Leurs victimes ont plus de mal.

En France toujours, chaque année, soixante mille personnes utilisent des produits anti-rides. Une femme sortie d'un autre âge, style Guerre du feu, témoigne. Elle a un peu de mal à s'exprimer, mais on parvient à la comprendre: elle est heureuse d'avoir utilisé ces crèmes. Non, rien de rien, elle ne regrette rien. On rit de son faciès à la Picasso période Demoiselles d'Avignon. On creuse un peu plus ses propres rides. On devrait faire attention, on a tort.

Le Vif a désigné l'homme de l'année: c'est Paul Magnette, le lobbyiste nucléaire. Comment devenir homme de l'année? Il faut se faire désigner ministre par un président de parti. Etre beau gosse peut aider. Ensuite, se présenter aux élections et se faire élire. C'est plus facile quand on est d'abord connu. Michel Daerden, l'homme de l'année du peuple, pense de même. Il a fait un carton dans l'émission d'un certain Arthur sur TF1. Le Soir lui demande si cette peoplisation n'est pas gênante. Il ne le pense pas: pour être élu, il faut être connu, estime-t-il. Marine Le Pen pense la même chose, elle est devenue la nouvelle star en France. Miss Requin plaît. Elle est invitée sur tous les plateaux. On en reparlera. Chaque chose en son temps.
Et Noël sera blanc, nous dit-on. Ce qui doit plaire à la fille à son papa. Il fait froid.

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Comparer les victimes d'abus sexuels avec les victimes d'événements climatiques pour justifier la création d'un fonds commun...
Je n'en suis pas encore revenue.
En sus de l'incongruité et du culot de la proposition, c'est aussi le ton - hautain, méprisant, hypocrite, mielleux, totalement dénué d'humanité - qui a choqué.
Ce monsieur est définitivement infréquentable.

PS: pour les Demoiselles d'Avignon, on suppose que vous avez songé à celle en haut à droite ? :-D