dimanche 9 octobre 2011

Ni Allah, ni maître! *

Si on récite bien le Coran, on reçoit des livres religieux et de l'argent. C'est ce qui est arrivé à trois enfants somaliens qui ont participé à un concours de récitation organisé par une radio. Jusque là rien d'étonnant. Ou plutôt de détonnant. C'est le troisième type de cadeau qui l'est: les deux premiers enfants ont aussi reçu une kalachnikov AK-47 et le troisième deux grenades à main (1). Les voilà prêts à la djihad.
Ces cadeaux aberrants ont-ils suscité une réaction scandalisée des islamistes? Ils ont d'autres soucis: menacer Nadia El Fani. La réalisatrice tunisienne, qui se définit comme "catholique par sa mère, musulmane par son père et athée grâce à Dieu", a eu l'outrecuidance de tourner un documentaire intitulé "Laïcité, inch'allah!", "un plaidoyer pour une Tunisie laïque, où la religion disparaîtrait de la Constitution" (2). Elle est aujourd'hui victime de menaces de mort, de montages photos dégradants, d'appels au viol de la part des fondamentalistes qui, agissant ainsi, lui donnent raison sans apparemment s'en rendre compte. Des avocats islamistes ont déposé plainte contre elle pour "atteinte au sacré". Ils n'ont pas vu le film, mais qu'importe? La gauche tunisienne se tait. Courageusement. Faisant le lit des barbus obscurantistes. Et la désolation des femmes qui, sous Bourguiba, avaient connu une Tunisie autrement respectueuse de leurs droits (3).
"Laïcité, inch'allah!" doit être programmé partout. D'urgence.

(1) LLB, L'oeil du cyclone, 1er octobre 2011
(2) Télérama, 21 septembre 2011
(3) Télérama, 14 septembre 2011
* Ni Allah, ni maître! était le premier titre du documentaire

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Une grande partie du peuple tunisien est composée de jeunes (femmes et hommes) progressistes opposés à tout extrémisme/intégrisme.
Leur vote, dans quelques semaines, devrait - on l'espère - tenir en échec les obscurantistes qui tentent par la violence d'anéantir tous les espoirs, attentes et exigences nés de la révolution.