mercredi 8 février 2012

Faiblesses d'esprit

La plupart des gens progressent vers le haut. Il en est, plus rarement, qui effectuent le trajet inverse. C'est le cas de Souhail Chichah. On ne peut que le regretter. On l'a rencontré il y a quinze ans. C'était ce qu'on peut qualifier d'esprit éclairé. Depuis, la lumière s'est éteinte. Il est passé du siècle des lumières à celui de l'obscurantisme. Quel triste chemin suit un esprit pour en arriver là? Aujourd'hui, pour exister, le voilà réduit à dénoncer les critiques contre la religion, plus précisément contre les dérives de l'islam. Pour cet assistant à l'ULB, la critique doit visiblement être évitée. Curieux positionnement pour un chercheur. La science, quelle qu'elle soit, peut-elle exister sans critique?
Hier soir, l'ULB recevait Caroline Fourest et Hervé Hasquin pour un débat sur l'extrême droite. "L'extrême droite est-elle ou non devenue fréquentable?", c'était là la question à débattre. Mais il n'y eut pas de débat. Les organisateurs de la "burqa pride", menée par Souhail Chichah, l'ont voulu ainsi. Dès le début de la soirée, ils se sont mis à chahuter, à huer, à faire du tapage, avec un seul objectif: empêcher toute prise de parole de Caroline Fourest accusée d'islamophobie. Pour ces censeurs, la critique de l'islamisme, cette utilisation de l'islam à des fins fascisantes, s'apparente à du racisme. On ne peut critiquer la religion. Surtout pas l'islam, cette religion des pauvres, des sans-grade de la planète *.
Face aux cris des censeurs, Hervé Hasquin invite ceux-ci à faire valoir leurs arguments. Le micro est donc ouvert à ceux qui veulent le fermer. Chichah se contente de saluer ses troupes. "Burqa blabla", scandent celles-ci. On voit par là la puissance de l'argumentation. Finalement, il se contente de dénoncer, vêtu d'une simili-burqa, "Bruxelles, ville islamophobe", sans plus d'explications. Ses partisans, dont plusieurs sont courageusement "voilés", l'acclament.
Le philosophe Guy Haarscher, qui mène les débats, condamne la censure et l'attitude de Souhail Chichah: "j'ai toujours considéré qu'il avait une burqa dans la tête", dit-il.
Le Cercle du Libre Examen et les associations d'étudiants de l'ULB dénoncent les méthodes fascisantes de ces censeurs et de leur leader, chercheur en économie à l'Université Libre de Bruxelles. La communauté de l'ULB se plaint de cette attaque contre la liberté d'expression. Souhail Chichah a autrefois marqué son soutien à Dieudonné, tombé dans les bras de Jean-Marie Le Pen. L'accusation d'islamophobie est le déguisement de fachos masqués.
Le débat n'a pas eu lieu hier, mais la réponse à la question est claire: c'est non, l'extrême droite n'est pas devenue fréquentable. A jouer les censeurs sans arguments, les anti-islamophobes s'amusent à créer l'islamophobie. Et ont choisi leur camp. Celui de la censure et de l'affrontement. Celui de l'extrême droite, bête et méchante.

* les nababs du pétrole, par exemple?

lire http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-02-08/l-ulb-denaturee-et-menacee-par-des-assassins-de-la-democratie-895845.php
Lire aussi sur ce blog "Faut-il enfiler une burqa pour parler de l'islamisme? (09.09.2010) et "Mauvaise foi" (15.11.2010)

Post-scriptum: lire le témoignage et l'analyse de Caroline Fourest sur
http://www.huffingtonpost.fr/caroline-fourest/
caroline-fourest-ulb_b_1267538.html#s681471

4 commentaires:

M a n u a dit…

Souhail Chichah, organisateur en chef de lapidations intellectuelles.

Misogynie. Manipulation. Obscurantisme.

via twitter Marcel Sel

Michel GUILBERT a dit…

Invraisemblable! Y a-t-il plus islamiste que quelqu'un qui appelle à la lapidation?

Bozo a dit…

Gueuler avec les loups des gros bobards comme c'est confortable ! La lâcheté et l'hypocrisie e-sont des qualités belges sans nul doute....

Michel GUILBERT a dit…

Le commentaire de Bozo me laisse, pour le moins, perplexe. On ne peut pas dire qu'il soit ni clair, ni argumenté. Qui sont les loups, quels sont les bobards, où est la lâcheté, où est l'hypocrisie, que vient faire ici la "qualité" de belge? On ne le sait. A qui s'en prend-il? A ce joyeux burqiste de Chichah? A Caroline Fourest? A moi? On s'y perd. On sent bien que ceci se veut agressif, mais tout ceci est (décidément) surtout bien obscur.
Ce qu'on sait, c'est que ne pas signer de son nom paraît pour le moins... lâche.
Michel Guilbert