mercredi 15 février 2012

Echos de campagne

Marine a de la peine. La pauvre a une grande crainte: celle de ne pas réunir ses cinq cents signatures de maires pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles. Mais où est la démocratie?, demande-t-elle. C'est la démocratie, lui rétorque-t-on. Chaque élu local a le droit de choisir (ou de refuser de choisir) qui il soutient. Elle a toujours rencontré certaines difficultés à comprendre comment fonctionne la démocratie. Il est vrai qu'elle est compliquée à comprendre. La Démocratie. Pas la Le Pen. Elle, on la comprend facilement. Elle utilise les techniques de papa. Se faire plaindre, se poser en victime. La télé court derrière elle et ses affidés qui chassent les signatures comme ils chasseraient la palombe. Mais qui a envie de voter pour une victime pleurnichante et menaçante?

François Hollande, lui, a été clair. Il n'a qu'un et un seul adversaire: la finance. C'est ce qu'il a déclaré dans son discours français. Dans son discours anglais, il est plus nuancé: au Guardian, il rappelle que la gauche au pouvoir en France durant quinze ans a toujours respecté la logique de marché. Que le marché ne doit pas s'inquiéter. Qu'il est gentil, lui, Hollande, pas le marché. Enfin, oui, si, qu'on ne se méprenne pas, le marché n'est pas méchant. Qu'il doit juste être un petit peu régulé. Si ça ne le dérange pas trop. On pense à Lionel Jospin qui déclarait qu'il ne tenait pas un discours de gauche. Juste un discours de rassembleur. Mais rassembler le vent n'est pas une sinécure.

En Belgique, les politologues, les journalistes ne cessent de nous convaincre que, depuis des temps immémoriaux, nous sommes plus, beaucoup plus, passionnés par la politique française que par la politique belge. On comprend pourquoi. D'un côté, on entend des pleurnicheries, de l'autre, on entend dire "ne me faites pas dire ce que j'ai dit". Motivant et passionnant en effet. Et puis, on apprend aussi qu'aujourd'hui sera un grand jour: le non candidat ne le sera plus. Magnifique. Tout arrive.

3 commentaires:

Froggy a dit…

Pas si sûr que cette histoire des 500 signatures soit une expression de la démocratie. La tradition, c'était l'élection du président par les assemblées ou par un collège restreint. Et la IVè République était dans une fameuse impasse. La constitution de 1958 a élargi le collège. C'était encore les partis qui faisaient la loi. En 1962 De Gaulle a institué l'élection du PR au suffrage universel pour contourner les partis (qui "contribuent à l'expression de la démocratie" mais peuvent aussi l'instrumentaliser). Et plus tard les partis sont revenus à la charge en instituant cette règle des 400 signatures qui peut éliminer de la compétition des gens, détestables peut-être mais légitimes à se présenter comme tout le monde, crédités du 5ème des suffrages. Ou comment les partis sortis par la porte sont revenus par la fenêtre.

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/veme-republique/transformations/election-du-president-republique-au-suffrage-universel.html

gabrielle a dit…

Laissons donc le FN geindre. S'il n'obtient pas ses signatures, c'est la démocratie qui sortira grandie.

gabrielle a dit…

Un petit dessin pour illustrer la chronique

http://blabladezinc.20minutes-blogs.fr/archive/2012/03/03/la-chasse-aux-signatures.html