Ça y est, Yahya Sinouar, l'homme qui est responsable de la mort de dizaines de milliers de Palestiniens et d'Israéliens, a été tué. "Architecte" (comme écrit Le Monde) de l'attaque du 7 octobre, il a précipité toute la région dans une guerre des plus meurtrières.
Formé par les Frères musulmans et proche du fondateur du Hamas, Ahmed Yacine, il crée à la fin des années '80, avec d'autres militants radicaux "le premier appareil de renseignement et de sécurité du mouvement islamiste palestinien, qui sera nommé « Al-Majd », « la gloire ». Le groupe se consacre à la chasse aux Palestiniens collaborant avec Israël et lutte plus largement contre tous ceux qui dévient trop ouvertement de l’idéologie islamiste de l’organisation. Son but : renforcer l’organisation de l’intérieur, quitte à interroger, torturer et tuer lui-même ses victimes, comme il s’en est vanté auprès des Israéliens – et qui lui a valu son surnom, « le Boucher de Khan Younès », sa ville d’origine." (1)
"À peine âgé d’une vingtaine d’années, il était déjà connu pour sa cruauté et son sadisme, écrit Ha'Aretz. Il s’était fait une spécialité de torturer des Palestiniens soupçonnés de collaborer avec Israël. En 1988, il avait été condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre non pas d’ennemis israéliens, mais de Palestiniens, dont des innocents."
Il est devenu chef du Hamas dans la bande de Gaza en 2017 et y a imposé une ligne de plus en plus radicale, transformant le Hamas en un groupe armé opérationnel qui "fabrique ses propres roquettes, de plus en plus nombreuses, et à la portée de plus en plus grande".
C'est lui a imaginé et organisé l’attaque barbare du 7 octobre 2023, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, sans concertation apparemment avec le Hezbollah ni l'Etat iranien, pensant pourtant qu'il serait immédiatement suivi par ces alliés et qu'ensemble ils provoqueraient « l’effondrement » de l’Etat hébreu. C'était là l'ambition d'une vie : détruire Israël. Il est mort de la sale guerre qu'il a provoquée.
Sa mort peut-elle faire espérer la paix ou du moins un cessez-le-feu ? On a du mal à le croire. On l'espérait au Liban après la mort d'Hassan Nasrallah. Des deux (trois) côtés, on attend que le camp adverse soit le premier à jeter les armes.
(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/17/yahya-sinouar-chef-militaire-et-politique-du-hamas-architecte-de-l-attaque-du-7-octobre_6354613_3210.html
(2) https://www.courrierinternational.com/article/vu-d-israel-la-mort-de-yahya-sinwar-risque-d-aggraver-le-chaos-a-gaza_223536
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