vendredi 11 septembre 2015

Les masques tombent

L'arrivée massive de réfugiés témoigne de drames humains considérables. Qui a vraiment envie d'entreprendre un voyage long et dangereux en quittant sa maison, ses proches, son village, son pays, ses racines, s'il n'y est obligé pour sauver sa peau et celle des siens? Cet exode révèle aussi le vrai visage de tant de personnes. Il y a ceux qui ouvrent leur porte et leurs bras. Et il y a ceux qui crachent. Le F.N. est en train de démontrer que son opération de dédiabolisation n'était que ravalement de façade. Père et fille tiennent le même discours et à l'intéreur de la maison F.N. règne toujours la même odeur fétide. Le parti des Le Pen n'y peut rien, c'est plus fort que lui, la haine exsude par tous ses pores. En Bretagne, un candidat du parti d'extrême droite renoue avec cette belle tradition vichyste de la délation: il prévient qu'il dénoncera les communes bretonnes qui accueilleront des réfugiés. Le maire de Carhaix s'est déjà dénoncé lui-même: oui, il est humaniste et accueille déjà deux familles syriennes (1). 
Nicolas Sarkozy ne sait plus comment (tenter d') apparaître comme un humaniste sans lâcher d'une semelle la fille à papa Le Pen. Il propose un nouveau statut pour les réfugiés de guerre: ils devraient automatiquement rentrer chez eux quand le conflit qui les a fait fuir est terminé. Son père, lui-même et toute sa famille auraient-ils dû rentrer en Hongrie quand le régime communiste a disparu? Il affirme aussi que l'espace Schengen est totalement ouvert et permet à tout réfugié qui y est accueilli de s'installer n'importe où, ce qui les attirera inévitablement tous en France. Ce qui est évidemment totalement faux (2), mais qu'importe? Il en restera toujours quelque chose dans les esprits qui ne demandent qu'à se fermer.
Heureusement, il y a ceux qui sont, aussi naturellement que culturellement sans doute, du côté de la lumière et témoignent de solidarité. telle l'association Pierre Claver, "lieu de rencontre et d'étude" pour réfugiés en attente d'un titre de séjour. Elle aide quelque cent vingt personnes par semestre à se former, à travers des cours d'alphabétisation, d'histoire, de danse et de musique, le tout dans le respect de la laïcité. "Quand on arrive dans un pays, il faut arrêter d'être immigré, il faut vouloir entrer dans l'indifférence", estime Ayyam Sureau qui dirige l'association. "Ouvrir sa porte à l'autre, dit-elle, ce n'est pas un problème de menuiserie. Cela signifie qu'il faut tenir sa maison dans un état tel qu'à tout moment un étranger puisse y trouver sa place." (3)

(1) http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/09/refugies-le-maire-de-carhaix-se-denonce-au-fn_1378827
(2) http://www.liberation.fr/desintox/2015/09/11/refugies-nicolas-sarkozy-et-la-libre-circulation-de-l-intox_1379736
(3) Télérama, 19 août 2015.

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