mardi 29 novembre 2016

Brexin

Quasiment tous les candidats à toutes les élections nous promettent de diminuer le chômage, de prendre des mesures qui vont relancer l'emploi.
Mais plusieurs études affirment que l'informatisation et la robotisation vont, au contraire, diminuer l'emploi de manière considérable. De plus en plus de tâches seront assurées par des robots.
Est-ce si grave? Dans "I Daniel Blake", le dernier film de Ken Loach, on voit combien, en Grande-Bretagne, la privatisation de services liés à l'emploi et à la santé a transformé ceux-ci en machines à exclure. Les "personnes décisionnaires" agissent sans la moindre empathie, elles semblent n'avoir pour seul rôle que de cocher des cases et de sanctionner. Quelle différence entre eux et des machines? Au moins, on n'est pas déçu d'un robot, on ne peut attendre d'attitude humaine de sa part.
S'il devait être élu, François Thatcher Fillon et son programme ultralibéral risquent de faire entrer la France dans un tel modèle. Finalement, on risque d'assister à un mouvement inversé: la Grande-Bretagne va quitter l'Europe tandis que la France va adopter le système socio-économique britannique.

1 commentaire:

Grégoire a dit…

Bernard Stiegler et Paul Jorion nous prévoient le pire. Il suffit déjà de voir un reportage sur une usine de voitures pour constater que sur la chaîne de montage, il n'y a plus grand monde. Jusqu'en 1940, le moyen cynique de réduire la main d'oeuvre excédentaire, c'était la guerre. On nous prédit également que l'informatisation et, dans une moindre mesure, la robotisation créeront des emplois. Mais pour qui? Tout le monde n'est pas capable, et ce n'est pas un jugement de valeur, d'être ingénieur informatique. Il y a déjà 610.000 demandeurs d'emploi en Belgique en 2016. En 2014, il y avait, toujours pour la Belgique, 94 emplois vacants (on ne précise pas la nature de ces emplois : temps partiel? à durée déterminée,...) pour 1000 demandeurs. Que fait-on des 906 personnes qui ne ne trouveront rien (en supposant que les 94 emplois aient tous trouvé preneurs)? La définition même du socialisme est la propriété collective des moyens de production, et des bénéfices qui en découlent, dont on suppose qu'ils seront redistribués à la collectivité. Dans toute l'Europe, les gouvernements dits de gauche ont échoué à créer à la fois de la richesse et sa redistribution, et les peuples étant finalement persuadés que ces dirigeants "de gauche" sont plus préoccupés par leurs privilèges, se tournent vers les élites d'une droite ultralibérale dont ils pensent naïvement que son fonctionnement est forcément différent de celle de l'élite de gauche, et qu'on peut, à force de travail et de volonté, en faire partie. Le couple de sociologues Pinçon-Charlot a démontré depuis longtemps que cette oligarchie de droite privilégiait l'entre-soi (hormis de rares exceptions, comme Albert Frère). Même si les Français, pour reprendre les explications du couple de sociologues, sont formatés pour être fatalistes, il est fort à parier que la soupape ne risque pas de tenir bien longtemps si Fillon est élu. Voir ce dernier persuadé que la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires va permettre de mieux gérer la France est le souhait de tous ceux qui ont voté pour lui en dit assez long sur sa suffisance. Enfin, il est parfois des moments assez rares d'honnêteté en politique pour ne pas les laisser pour soi, tel ce court message, d'il y a deux jours, du député et président par intérim du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez : "Il faudra dire que les plus riches ne seront pas les seuls bénéficiaires de notre projet. La droite doit s’adresser aux classes moyennes". Pour ceux qui en doutaient encore...