lundi 31 janvier 2011

De la difficulté de devenir adulte

La NVA a grandi trop vite. C'est un parti pré-adolescent qui dépasse les autres d'une tête. Et qui fait le malin. Les autres sont des minus, lui est grand et fort. Il montre ses muscles et son début de moustache. A "Mise au point", hier, Dany Pieters, l'un de ses membres éminents, estimait qu'on ne peut mettre de côté le plus important parti de Belgique. Mais le plus important parti de Belgique s'est mis lui-même de côté, refusant d'assumer ses responsabilités. Chaque fois qu'un compromis semble possible, il dit non, revient sur ses pas, change de tactique au point qu'on se demande s'il en a une. Il ne sait pas ce qu'il veut. En fait, il veut tout. Sinon, rien. Il a l'air d'un adolescent qui cherche à s'affirmer, mais ne sait ni qui il est, ni ce qu'il veut.
Dans la Libre Belgique (1), Hugues Dumont - professeur de droit constitutionnel - évoque six scénarios pour sortir de la crise. Il considère que "la NVA n'est incontournable que si le CDV le veut. Dans un régime parlementaire combiné avec un système électoral proportionnel, la notion relative de victoire électorale ne doit pas être confondue avec le principe de majorité absolue". "Il n'y aurait, dit-il plus loin, strictement rien de scandaleux de laisser cette coalition politique en dehors de la coalition gouvernementale. Ce serait même légitime, ajoute-t-il, si l'on voulait bien s'aviser de la contradiction logique qui consiste à demander à un parti qui veut la mort d'un Etat de contribuer à sa reconstruction."
Dans un dessin de Sempé, un gamin, le nez en l'air, passe devant ses copains, avec l'air de les ignorer, et dit: "il nous faut un chef, je propose que ce soit moi". Les autres le regardent médusés, ne le comprennent pas. La NVA joue aujourd'hui le rôle de ce gamin-là. Elle est chef. Mais de quoi et pour faire quoi? Elle impose ses règles, mais personne ne les connaît. Elle les invente au fur et à mesure. Les crises d'adolescence peuvent parfois être longues.

(1) 29.01.2010

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Quand on voit deux chefs de région s'amuser encore à laisser traîner des "documents" à destination des photographes, on se dit que la crise d'ado est générale et en phase ascensionnelle.