mardi 26 mars 2013

Borsus le polyglotte

Willy Borsus part en guerre contre Ecolo. "Je conteste l'extrémisme doctrinaire des écolos", dit le chef de groupe MR au Parlement wallon (1).
Le libéral qu'il est ne doit pas avoir de doctrine. Il la laisse aux marchés qui chaque jour un peu plus nous démontrent que le capitalisme est le meilleur des systèmes. Les entreprises ferment les unes après les autres, les travailleurs sont licenciés par milliers, mais il ne faut surtout pas faire preuve d'intégrisme, dit-il. Tout finira bien par s'arranger, suppose-t-on. En attendant son heure, Borsus mène la charge, et elle est lourde, contre le Gouvernement wallon et sa composante Ecolo en particulier. Il reproche au Gouvernement ses plans d'avenir.
Le journaliste de la Libre, Frédéric Chardon, demande à Borsus ce que propose le MR. Il répond que "la Wallonie a besoin de réformes et de changements. On sent aussi qu'on doit rompre avec les habitudes du passé, dit-il, et concentrer les moyens sur les priorités, c'est-à-dire les facteurs de développement économique et social et la production de services et ce qui apporte de la qualité de vie: les maisons de repos, les hôpitaux... Il faut désormais que la Région wallonne fasse un exercice vérité. Elle n'a plus le choix: elle va accueillir des compétences importantes venant du fédéral et la révision des mécanismes de solidarité entre régions met la Wallonie face à son devenir à l'horizon de 10 ans". On se sent tout de suite rassuré, on voit que le MR sera le parti de la situation, celui du grand changement. On voit aussi qu'on peut répondre à une question sans rien dire.
Le linguiste Louis-Jean Calvet estime que "les hommes politiques sont plurilingues: ils parlent le français, mais aussi la langue de bois, la langue de pute et la langue de vipère, sans oublier le politiquement correct qui consiste à changer les mots au lieu de s'attaquer aux choses" (2).
Willy Borsus est au moins trilingue.

(1) LLB, 25 mars 2013.
(2) Télérama, 18 juin 2008.

(re)lire aussi sur ce blog "Bon sens, mais c'est bien sûr", 15 mars 2013.

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