vendredi 22 mars 2013

Souvenirs, souvenirs

Qui lit encore aujourd'hui les frères Goncourt? Qui se souvient qu'ils se prénommaient Jules et Edmond? Pourquoi donc continuer à décerner annuellement un prix qui portent le nom d'écrivains passés de mode?
Pourquoi attribuer chaque année des prix du disque au nom d'une académie qui porte le nom de Charles Cros, poète et inventeur qui serait tombé dans l'oubli s'il n'y avait eu ces prix?
Qui sait qui étaient Maurice Lemonnier, Adolphe Max, Antoine Dansaert et l'abbé Cuylits qui ont laissé leurs noms à des artères bruxelloises? Ne serait-il pas temps de rebaptiser ces rues et boulevards de noms de gens plus connus?
Les organisateurs de la plus importante compétition d'athlétisme de Belgique se sont posé ces questions. Ils se sont rendu compte que de moins en moins de gens savent qui était Ivo Van Damme, cet athlète à la mémoire de qui avait été créé ce mémorial si couru. Ils l'ont rebaptisé, nous dit-on, en Belgacom Mémorial.   
Un mémorial, nous dit Robert (le petit) est "un monument commémoratif", qui donc "rappelle le souvenir d'une personne, d'un événement". Peut-on en conclure que Belgacom ne serait bientôt plus qu'un souvenir? Qu'Ivo Van Damme ne vaudrait plus la peine qu'on se souvienne de lui? Et que l'argent n'a pas de mémoire?

P.S. (du 23 mars): après réflexion, les organisateurs ont finalement décidé de rebaptiser la compétition "Belgacom Mémorial Ivo Van Damme".

2 commentaires:

Grégoire a dit…

Les frères Goncourt étaient des antisémites notoires, s'il n'y avait ce prix, ils resteraient dans un anonymat (relatif) amplement mérité.
Je regrette que Frédéric Soulié ou Williame Bouguerau soient injustement oubliés ou ignorés.
Ceci dit, peu de gens savent que si Alfred Nobel a inventé la dynamite, il n' a en revanche pas créé le prix d'économie qui porte son nom. Car l'économie n'est pas une science...

Michel GUILBERT a dit…

Rassurez-vous: Frédéric Soulié a sa rue à Pamiers, dans l'Ariège. Et son impasse à Carcassonne. Il est vrai qu'on ne va pas loin dans une impasse. Mais tout le monde n'a pas la chance de s'appeler Léon Gambetta. Ou Albert Allard qui, lui, a sa rue à Tournai. Jules Bara y a même son boulevard. On voit par là son importance. Elle se mesure à la longueur de l'artère. Et sans doute à ses platanes.