On pense à Poutine, aux dirigeants du Hamas, à Netanyahou, tous aussi inconséquents. Poutine, piètre stratège, pensait occuper l'Ukraine en trois jours. Le coût en vies humaines, ukrainiennes comme russes, lui importe peu. Le nouveau tsar n'a aucune intention de conclure la paix, pas plus que de préserver son peuple. Israël ne vaincra jamais le Hamas. Sa guerre jusqu'au-boutiste est en train de fabriquer de nouveaux combattants terroristes qui voudront venger leurs morts. Le Hamas savait pertinemment que son pogrom du 7-octobre se retournerait contre les habitants de la bande de Gaza. Mais il les a sacrifiés pour atteindre son objectif premier : la disparition de l'Etat israélien. Son antisémitisme passe avant l'intérêt des Palestiniens. Netanyahou, lui, sacrifie les derniers otages israéliens et se met à dos une bonne partie de l'opinion publique internationale, ce qui était l'objectif du Hamas. Et les juifs un peu partout en paient le prix, même s'ils sont très critiques par rapport à la politique du gouvernement Netanyahou, même s'ils n'ont strictement rien à voir avec cette guerre. Mais l'antisémitisme est décidément éternel et n'attend que des occasions comme celle-ci pour pouvoir s'exprimer librement.
mercredi 17 septembre 2025
Répétition des gâchis
dimanche 14 septembre 2025
Une culture politique dépassée
On a parfois l'impression que la France ne serait pas ce qu'elle est si tout n'y était pas compliqué. Sauf la formation d'un gouvernement. Chaque parti a la solution : c'est à lui de le mener. Le ixième gouvernement de Macron II n'était pas encore tombé que déjà on se bousculait pour revendiquer le poste que François Bayrou se préparait à abandonner. Le Parti socialiste le réclamait parce qu'il fallait mettre la barre à gauche. Bruno Retailleau se dépêchait de s'y opposer : pas question de gouverner avec la gauche. Et voilà que dans les heures qui suivaient la chute de Bayrou, le président Macron sortait de son chapeau un de ses proches. Sébastien Lecornu est maintenant un néo-premier ministre à la tête d'un gouvernement démissionnaire avec mission pour lui d'en créer un nouveau. Gabriel Attal, ex-premier ministre (les ex-premiers de Macron pourront bientôt créer une équipe de football) avait proposé que soit nommé d'abord un négociateur, mais il était bien le seul à le souhaiter. C'est pourtant ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques : en général, après des élections ou après la chute d'un gouvernement, le chef de l'Etat désigne un négociateur (1) qui sera chargé de réunir autour de la table différents partis qui formeront une majorité parlementaire et se mettront d'accord sur un programme de gouvernance. Les tractations peuvent ainsi durer des semaines, voire des mois, mais finissent par accoucher d'un projet commun dans lequel chacun trouve des motifs de satisfaction, mais aussi, évidement, d'insatisfaction. Cela s'appelle un compromis. Un terme très conspué en France et pourtant inhérent à la démocratie. Un couple, une famille, une association, un groupe d'amis ne tient que par des compromis. Mais en France le président nomme d'emblée un premier ministre plutôt que d'inviter les partis à négocier.
De nouvelles élections, comme les réclament des partis et de nombreux citoyens ne changeraient vraisemblablement pas la donne si les règles ne sont pas modifiées auparavant. Par exemple, l'instauration de la proportionnelle. "La proportionnelle aurait le mérite d’obliger les responsables politiques à changer de logiciel, affirme le politiste Florent Gougou (3). Pourquoi ? Parce qu’ils sauraient, avant même que les électeurs se rendent aux urnes, que la majorité absolue ne peut pas être atteinte par un seul parti – et donc qu’il faudra, pour constituer un gouvernement, s’engager, après les élections, dans une négociation. Ce serait un changement majeur : les dirigeants ne pourraient plus proclamer, comme beaucoup le font actuellement, qu’ils gouverneront uniquement sur la base de leur propre plateforme."
La négociation oblige à plus d'humilité, à reconnaître qu'on ne détient pas la solution idéale, à accepter de lâcher du lest et à travailler avec celles et ceux qui étaient hier encore des adversaires. Ceci dit, la proportionnelle ne règle cependant pas tout. Ainsi la Région bruxelloise est toujours sans gouvernement (sinon un gouvernement en affaires courantes) depuis juin 2024, victime d'un système électoral d'une complexité absurde et de jeux politiques malsains de certains partis. Triste spectacle. Aussi.
"Tout est identité désormais. Chacun avec la sienne, prêt à anéantir celle de l'autre. (...) On vit pas ensemble en restant derrière nos ordis à insulter celui ou celle d'à côté, on survit ensemble en se disant que ce serait mieux sans les autres. C'est là où nous en sommes. Et hier, j'ai vu des hommes et des femmes politiques incapables d'aller les uns vers les autres. Ils ne font plus l'époque, ils sont le reflet de leur époque." L'humoriste Tangy Pastureau, parlant des réseaux dits sociaux au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou (4).
(3) https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/12/le-chaos-gouvernemental-n-est-pas-lie-a-l-absence-de-majorite-a-l-assemblee-mais-aux-pratiques-des-responsables-politiques_6640500_3232.html
(4) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/tanguy-pastureau-maltraite-l-info/tanguy-pastureau-maltraite-l-info-du-mardi-09-septembre-2025-6386141
jeudi 11 septembre 2025
The sky is the limit
Le tueur en série Poutine n'a aucune limite. L'Ukraine ne lui suffit pas. Voilà qu'il a envoyé dix-neuf drones en Pologne. Même s'il s'en défend. C'est pas moi, dit comme à son habitude le tsar irresponsable. Ses drones n'ont plus besoin d'ordre, ils connaissent leur mission : s'en prendre aux nazis. Ils en voient partout à l'ouest. L'Occident n'est qu'un nid de nazis qu'il faut détruire comme des frelons asiatiques.
Donald Tusk, le premier ministre polonais, est très inquiet : cette « action russe » est de nature à « nous rapprocher plus que jamais d’un conflit ouvert comme cela n’a jamais été le cas depuis la seconde guerre mondiale » (2). Aussitôt, le ministère russe des affaires étrangères a accusé la Pologne de vouloir « aggraver » le conflit en Ukraine en propageant des « mythes » concernant l’intrusion de drones dans l’espace aérien polonais. De son côté, Donald Trump roule des mécaniques en disant qu'il n'est pas content. On a compris depuis longtemps que c'est tout ce qu'il est capable de faire. Tant que le Père Ubu dirigera les Etats-Unis, l'Europe ne doit compter que sur elle-même. Oui, il y a une extrême urgence à construire une Europe de la défense et à envisager tous les cas de figure. Avec le psychopathe russe, ils sont innombrables.
(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-jeudi-11-septembre-2025-8150223
(2) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/09/11/l-otan-face-au-dilemme-de-la-multiplication-des-provocations-militaires-russes_6640365_3210.html
samedi 6 septembre 2025
Sales gamins
Ce monde est rassurant. Lors de la récente et joyeuse réunion des deux enfants que sont Xi Jinping et Poutine et du bébé Kim Jong-un, les deux premiers se sont félicités que "pendant le siècle en cours, il pourrait être possible de vivre jusqu'à 150 ans" et que "avec le développement de la biotechnologie, les organes humains peuvent être transplantés continuellement, les gens peuvent rajeunir en vieillissant, et pourraient même devenir immortels" (1). Selon le dirigeant chinois, "aujourd'hui, à 70 ans, on est encore un enfant". Xi Jinping et Poutine ont tous deux 72 ans et Kim Jong-un en a 43. Les deux premiers peuvent donc espérer continuer à exercer leur fonction durant quatre-vingt ans encore et le troisième pendant plus de cent ans. Ce qui est rassurant, c'est de se dire qu'un jour ils seront donc enfin adultes. Et pourraient alors cesser d'agir en sales gamins irresponsables.
(1) https://information.tv5monde.com/international/il-pourrait-etre-possible-de-vivre-jusqua-150-ans-quand-xi-jinping-et-vladimir-poutine-discutent-sur-limmortalite-2790135
Post-scriptum : Dans Le Monde, l'anthropologue Philippe Charlier estime que "Xi Jinping et Vladimir Poutine entretiennent une fascination communiste pour la lutte contre la dégradation du corps". https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/07/xi-jinping-et-vladimir-poutine-continuent-d-entretenir-la-fascination-communiste-vis-a-vis-de-la-lutte-contre-la-degradation-du-corps_6639604_3232.html
lundi 1 septembre 2025
Lettre à mon neveu anonyme
Mon cher neveu anonyme,
J’ai lu ce que tu m’as écrit. Je me réjouis que tu t’indignes et, j’espère, te mobilises, même si je suis rarement d’accord avec toi, mais l’important reste de dialoguer.
Extrême gauche ou gauche extrême ?
Le Ministère français de l’Intérieur classe LFI à gauche et non à l’extrême gauche, me fais-tu remarquer. Soit. Je parlerai alors de gauche extrême à propos de ce parti qui reste bienveillant avec la Russie de Poutine, est fasciné par le Hamas et entretient une relation assez distante avec la démocratie. Son fonctionnement en lui-même en témoigne : très vertical, le parti d’un homme (que je qualifie de gourou ou de parrain depuis longtemps) comme le décrit précisément le livre « La Meute » écrit par deux journalistes dont l’un a été interdit d’accès aux récentes rencontres de LFI. Tu trouves « dommage que (je) choisisse de parler de ça mais pas de (mes) nombreux confrères assassinés par le gouvernement israélien ». Ce reproche-là, j’en ai l’habitude. Non seulement sur ce blog, mais aussi dans des combats que j’ai menés, c’est fou le nombre de gens qui m’ont invité à parler d’autre chose que ce que j’abordais. En général, ça témoigne d’une gêne : parlez d’autre chose avec laquelle je serai d’accord avec vous.
10 septembre
Concernant le mouvement de blocage de la France qui semble se dessiner pour le 10 septembre, je lis que tu reconnais qu’il est bel et bien parti de mouvances d’extrême droite. Donc là, nous sommes d’accord. Tu me dis que « ce mouvement n'est pas du tout un appel à se confiner », mais ça, je ne l’invente pas, je l’ai bel et bien lu et c’était là le premier appel, on le trouve dans de nombreux articles de presse. Depuis, c’est vrai, d’autres, partis et syndicats, appellent, fermement ou timidement, à être dans la rue. C’est bien le signe que ce mouvement rassemble, actuellement, tout et son contraire. Dans Charlie Hebdo, le politologue Jean-Yves Camus, parle « d’un fourre-tout de revendications allant de la politique générale aux intérêts catégoriels. Idéologiquement composite, sans doute aussi faiblement structuré que les gilets jaunes. On peut s’en étonner ou le craindre tant il est indéchiffrable. » (1)
Tu ne veux pas parler de récupération, mais tu affirmes que la gauche veut « se saisir du mouvement mais sans pour autant le récupérer ». Ça, en langage politique, ça s’appelle de la langue de bois. Il faudrait que tu m’expliques la différence que tu fais entre « saisir » et « récupérer ». Qu’il y ait des motifs de protester, bien sûr il n'en manque pas, je l’ai évoqué dans mon billet, mais que la gauche n’arrive plus à se faire entendre qu’en s’accrochant à un mouvement parti de la mouvance d’extrême droite me fait désespérer de cette gauche qui a perdu le nord.
Un dessin de Juin dans le même numéro de Charlie Hebdo résume ce que je pense et qui fait que beaucoup de gens comme moi restent sceptiques et critiques par rapport à ce mouvement gazeux : Mélenchon et Le Pen sont dans une toute petite voiture sur laquelle il est écrit « Blocage du 10 septembre, covoiturage des luttes ».
Dans le Journal de France 3 du 31 août (19h) étaient interviewés des militants du 10 septembre. Tous anonymes. Pourquoi se cacher derrière des parapluies ou ne laisser filmer que leurs mains pour réclamer la démission de Macron ou une augmentation du pouvoir d’achat ? N’osent-ils pas assumer ces revendications qui n'ont rien de neuf ni d'étonnant ? Ils dénoncent « ces gens (ceux qui nous gouvernent) payés à ne rien faire alors que nous devons travailler toujours plus ». Des propos de Café du Commerce. Aujourd’hui, les réseaux prétendument sociaux sont le Café du Commerce.
Tu écris encore que ce mouvement du 10 septembre veut « bloquer le pays pour faire entendre la voix d'un peuple à qui on demande trop d'efforts et qui ne veut plus de son gouvernement non légitime et corrompu ». J’ai toujours pensé qu’il est très prétentieux de se revendiquer du « peuple » et de se targuer d’être son porte-voix. Seuls les populistes, par définition, l’osent. Le peuple n’existe que dans la bouche de ceux qui veulent berner les citoyens en leur faisant croire à une unité et en s’exprimant à leur place. Un pays est fait d’une multitude de citoyens avec des opinions et des attentes extrêmement diverses, souvent contradictoires. Par ailleurs, j’aimerais que tu m’expliques en quoi le gouvernement Bayrou - pour lequel je n’ai aucune sympathie - est illégitime et corrompu. Sans doute certaines informations me manquent-elles. (*)
Conflit israélo-palestinien
Tu tentes de résumer ce que tu as compris de mon point de vue sur le conflit israélo-palestinien et tu le fais d’une manière qui me sidère et que je considère malhonnête. Je ne sais pas où tu as lu que d’après moi « Il ne sert à rien de manifester pour la Palestine, les militants palestiniens auront mérité qu'on les soutienne seulement quand il n'y aura plus du tout d'homophobie ni de sexisme en Palestine et quand ils seront tous morts (comme ça ce sera officiellement un génocide) ». Quelle caricature !
Il m’est arrivé de dénoncer les incohérences de mouvements occidentaux LGBT ou féministes qui soutiennent le Hamas et méprisent donc de ce fait le sort que réserve le Hamas aux LGBT et aux femmes palestiniennes. L’européanocentrisme de certains qui se drapent dans leur indignation en ignorant sciemment le traitement réservé à ceux dont ils prétendent défendre la cause m’écœure.
Dans ce conflit (oui, c’est un conflit), je suis des deux côtés : avec les Palestiniens et avec les Israéliens, contre ceux qui s’opposent à la paix et n’ont que mépris pour ce que vivent leurs concitoyens. Les deux peuples sont pris en otage par leurs gouvernements de va-t-en-guerre qui ont choisi la fuite en avant dans une violence sans fin. Je suis pour la paix et donc pour une solution à deux Etats. Ceux qui soutiennent Netanyahou et sa clique sont comme ceux qui applaudissent le Hamas ou qui réclament une Palestine du fleuve à la mer (et donc la disparition d‘Israël) : du côté de la guerre. Et ils n’ont que mépris pour les populations qui souffrent de la guerre, de la menace permanente, de la perte de proches, de l’enfermement d’otages. Je suis de ceux qui pensent que reconnaître un Etat palestinien n’a de sens que s’il est conditionné à une reconnaissance par les deux parties de celle d’en face, à une libération des otages, à un désarmement du Hamas et à un soutien à l’Autorité palestinienne.
Lis ce que vient d’écrire dans Le Monde l’historien Jean-Pierre Filliu, qui a récemment passé du temps à Gaza (et a été évidemment catastrophé de constater ce qui s’y passe) et qui ne peut être soupçonné de soutenir Netanyahou ni de mépriser les Palestiniens. Son article s’intitule « L’écrasante responsabilité du Hamas dans la catastrophe palestinienne » (2).
« Le nationalisme palestinien a toujours souffert d’un rapport de force écrasant en faveur du mouvement sioniste, puis de l’Etat d’Israël. Il est néanmoins discutable d’éluder la responsabilité de certains dirigeants palestiniens dans les deux désastres historiques que sont la Nakba, la « catastrophe » de 1948, avec l’exode de plus de la moitié de la population arabe de Palestine, et la catastrophe en cours dans la bande de Gaza, d’ores et déjà ravagée.
Dans les deux cas, des mouvements palestiniens en lutte ouverte contre d’autres factions palestiniennes ont fait passer leurs intérêts partisans avant la cause nationale qu’ils prétendaient défendre. Dans les deux cas, ils ont commis plus qu’un crime, mais une faute stratégique, Haj Amin Al-Husseini en s’associant au nazisme en 1941, le Hamas en perpétrant le bain de sang du 7 octobre 2023. » Ce ne sont que les deux premiers paragraphes de son texte que je t’invite à lire.
Lis aussi l’article « Les fascinations morbides de la gauche radicale » écrit par Emmanuel Debono, rédacteur en chef du magazine de la LICRA. Extrait (3) : « C’est ainsi qu’une partie de l’extrême gauche et certains de ses alliés continuent de la même façon à sublimer les actes commis par le Hamas et ses alliés, ainsi que la guerre d’éradication menée contre Israël, dans la vision irénique d’une guerre juste contre l’oppresseur sioniste. Qu’importe la Charte du Hamas, nourrie d’un complotisme antisémite destructeur, qu’importe la terreur imposée par les fondamentalistes religieux sur les Gazaouis et la transformation du petit territoire palestinien en base armée, construite avec le détournement de l’aide internationale – et notamment européenne. Qu’importe la géopolitique dans laquelle s’insère la guerre qui a suivi le 7-Octobre, le rôle néfaste de l’Iran et de ses proxys palestiniens, libanais et yéménites, ou le rôle trouble du Qatar… Israël est intrinsèquement coupable, par le principe même de son existence. Tout est donc permis contre lui, y compris, et surtout, l’aveuglement idéologique. »
Antisémitisme
Tu me parles du « soi-disant antisémitisme de la gauche, que les gens "raisonnables et pondérés" du centre s'échinent à décortiquer dans les prises de position hostiles envers Israël (et son apartheid, sa politique raciste, son occupation illégale de territoire, ses meurtres de civils, etc). » Je ne dénonce pas l’antisémitisme de la gauche, mais d’une partie de la gauche. Il est devenu courant, quasi normal chez certains élus de LFI. Et en hausse considérable un peu partout non pas depuis mais dès le 7 octobre 2023. Depuis ce jour-là, depuis que des Israéliens ont été sauvagement assassinés, des femmes violées et éventrées, des bébés tués, depuis lors, des tas de gens, un peu partout, clament ouvertement leur haine des juifs. Et ça, je m’excuserai pas d’en être glacé.
« Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la France connaît une recrudescence de faits antisémites. Les Assises de lutte contre l'antisémitisme ont réuni du 27 février au 28 avril 2025 deux groupes de travail, l'un dédié à l'éducation, l'autre à la justice. (…)
Un antisémitisme grandissant
En France, on recense : 1 570 actes antisémites ayant donné lieu à un dépôt de plainte en 2024 (après 1 676 en 2023). 65% d’entre eux sont des atteintes aux personnes : 652 gestes ou propos menaçants et 106 violences physiques. Au premier trimestre 2025, on compte déjà 280 faits antisémites ; 1 670 faits antisémites en milieu scolaire et universitaire durant l’année 2023-2024, contre 400 en 2022-2023 (+317%). Les équipes académiques soulignent la récurrence des apologies du nazisme. » (4)
Je lis en ce moment « Que faire des juifs ? » de Yoann Sfar (Les Arènes). Je lis cette brique de 550 pages par petits morceaux, tant cette lecture est éprouvante, relatant des faits antisémites, anciens comme actuels, tous plus révulsants les uns que les autres. La question que pose Yoann Sfar a tout son sens : les Juifs ont été chassés de tous les pays arabes où ils vivaient depuis toujours, on a tenté de les exterminer en Europe et certaines personnes n’ont pour objectif dans la vie que la disparition d’Israël. Donc que faire des juifs ?
Tu écris encore : « C’est fou cette tendance à ne parler que de l'antisémitisme (qui est souvent attribué à tort à des positions antisionistes) alors que les crimes racistes en tout genres augmentent, il y a encore deux semaines une CHASSE AU NEGRE a eu lieu dans la creuse, c'est peut-être anecdotique mais ça me semble révélateur de la dangerosité de la montée de l'extrême droite. » Je te réponds : « c’est fou cette tendance à refuser de voir cette progression inquiétante de l’antisémitisme et à affirmer qu’on ne parle que de cela et non pas aussi du racisme. (De nouveau, tu me dis : ne parle pas de ceci, mais plutôt de cela !) Rien dans ce que j’écris sur ce blog depuis dix-huit ans, rien dans ce que je fais et ai fait dans ma vie ne te permet de laisser entendre que je ne dénoncerai que l’antisémitisme et pas le racisme. Ces deux types de rejet sont aussi inquiétants et abjects. Et il faut les dénoncer et lutter contre eux. Ce que j’ai toujours fait.
Enfin, tu écris « Et la différence des réaction du gouvernement français face à des actes antisémites ou islamophobes est caricaturale… » Si je te comprends bien, tu considères sans doute qu’on ne dénonce pas suffisamment l’islamophobie. En lisant de nombreux billets de ce blog, tu me considèreras sûrement comme islamophobe. Ce mot a été inventé pour éviter qu’on critique la religion musulmane. Ce qu’on a le droit, et je dirais même le devoir, de faire par rapport à toute religion (les meilleurs moyens qu’on ait inventés pour coloniser les esprits et les corps). Je refuse ce mot d’islamophobie. Soit on parle de racisme et c’est évidemment condamnable, soit on parle de critique d’une religion et c’est sain, comme de critiquer toute idée.
Voilà, cher neveu anonyme, mes réactions aux tiennes. Et j’avais (j’ai encore) bien des choses à dire. Toute situation est complexe et il faut l’accepter. J’essaie de rester un esprit libre, de ne pas hurler avec la meute. Il faut rester critique, ne pas être naïf par rapport aux jeux (dangereux) dans lesquels certains nous enferment ou tentent de le faire. Je me méfie des slogans faciles, des mots à l’emporte-pièce et je refuse les injonctions à me positionner dans tel ou tel camp, ce qui ne signifie pas que je n’en ai pas. Je suis du côté de l’humanisme, de l’écologie, de la solidarité, du féminisme, de la laïcité, de l’universalisme, des Lumières… J’essaie de garder un regard ouvert, critique et, quand c’est possible, ironique, voire provocateur j’en conviens, de ne pas m‘enfermer dans un point de vue unique. On peut évidemment discuter de tout ceci. On peut aussi le faire en privé, ce qui me permettra de savoir qui tu es !
Je t’embrasse.
Michel
(1) Jean-Yves Camus, « Langue de bois », Charlie Hebdo, 27.8.2025.
(2) https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2025/08/31/l-ecrasante-responsabilite-du-hamas-dans-la-catastrophe-palestinienne_6637570_6116995.html
(3) https://www.leddv.fr/opinion/editorial/les-fascinations-morbides-de-la-gauche-radicale-20250720
(4) « Montée de l'antisémitisme en France : une situation « alarmante" (Vie publique - République française, 5.5.2025)
https://www.vie-publique.fr/en-bref/298423-antisemitisme-en-france-une-situation-alarmante
(*) Post-scriptum : à écouter le dernier billet de Sophia Aram sur France Inter :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-du-mardi-02-septembre-2025-4122067
A lire : https://www.leddv.fr/analyse/lart-de-la-guerre-et-lirregardable-folie-divine-propagande-et-perversion-humaine-20250816
samedi 23 août 2025
Gauche trumpiste
"Ceux qui ont toléré et encouragé l'antisémitisme depuis le 7 octobre sont la honte de notre pays. Ils n'ont rien à faire à gauche. Ce sont eux qui ouvrent un boulevard à l'extrême droite. Pas ceux qui les dénoncent. Les accommodements auxquels on assiste depuis le 7 octobre sont une défaite collective."
Joann Sfar, "Que faire des juifs ?", Les Arènes BD, 2025.
(1) https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/08/21/a-nos-lecteurs_6633128_823448.html
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2025/08/22/de-nombreuses-societes-de-journalistes-denoncent-le-refus-de-la-france-insoumise-d-accrediter-un-journaliste-du-monde-a-ses-universites-d-ete_6633534_3236.html
jeudi 21 août 2025
Mouvement vaseux
Dans une video, Les Essentiels appellent pour le 10 septembre au "confinement général et illimité", une forme d'auto-confinement en fait. "Nous refusons de produire, courir, consommer, servir... tant que l'on ne sera pas payé pour chaque jour, chaque heure, chaque centime perdu pendant ce confinement que NOUS imposons." Essayons de comprendre : s'ils sont payés pour leur inaction choisie ils accepteraient d'être actifs. Ils exigent d'être payés à ne rien faire tout en considérant que ce temps de l'inaction choisie est perdu. On se croirait face à une brève de comptoir. Mais non, le mouvement prend de l'ampleur, le Café du Commerce agrandit chaque jour sa terrasse. Et voilà que LFI paie sa tournée (2). Parti de l'extrême droite, le mouvement est soutenu par l'extrême gauche, toujours demandeuse de bordélisation et peu gênée d'alliances contre-nature. Toute attitude populiste doit être encouragée. Ne voulant pas être en reste, les écologistes et les communistes annoncent aussi - même si c'est un peu plus prudemment - leur soutien à ce mouvement gazeux (3). La gauche n'en finit plus de se perdre dans des regroupements vaseux.
"Je me confine si je veux, quand je veux, où je veux."
"Si ça continue, ça va cesser. "
"C'est celui qui le dit qui l'est."
"Assez, c’est assez, mais trop, c’est trop. Et quand on en a marre, on en a marre."
"Trop d’écologie tue l’écologie."
"Vive la France, fille aînée de l'Eglise."
"Les vaccins nous tuent, tuons les vaccins."
"Macron, dégage !"
"Bayrou, dégage ! "
"Mélenchon, dégage !"
"Famille Le Pen, dégage !"
"Pour des incendies en hiver, pas en été !"
"De la pluie, mais pas trop souvent !"
On se permet aussi de les encourager à étendre la notion de confinement en laissant définitivement les voitures au garage, en ne prenant plus l'avion, en boycottant la télévision, les réseaux prétendument sociaux, les supermarchés, les grands groupes et les firmes multinationales, en ne consommant pas de produits traités avec des pesticides ou encore en ne consommant pas d'énergie issue de filières non renouvelables. Evidemment, on n'est pas sûr que ces propositions plaisent aux initiateurs de ce mouvement fourre-tout. On se souvient de ces amis qui, sortant d'une manif pour le climat, s'étaient joints à un cortège de Gilets jaunes. "Qu'est-ce que des écolos viennent foutre ici ?", leur avait-on dit. On se le demande ici encore.
(1) https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/08/06/bloquons-tout-le-10-septembre-aux-origines-d-un-mouvement-viral-et-fourre-tout_6627156_4408996.html?search-type=classic&ise_click_rank=2
(2) https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/08/17/la-france-insoumise-appelle-a-censurer-francois-bayrou-et-soutient-l-initiative-tout-bloquer-du-10-septembre_6630630_823448.html
https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/08/19/bloquons-tout-comment-la-france-insoumise-prend-fait-et-cause-pour-le-mouvement-du-10-septembre_6631779_823448.html
(3) https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/08/20/bloquons-tout-apres-lfi-les-ecologistes-et-les-communistes-s-engagent-dans-le-soutien-au-mouvement-du-10-septembre_6632668_823448.html
dimanche 17 août 2025
Rencontre pépère
lundi 11 août 2025
Une autre voix
On l'a écrit déjà, dans le conflit israélo-palestinien, ce qui compte pour chacun des deux camps, c'est l'éradication de celui d'en face beaucoup plus que l'intérêt des siens. Le gouvernement israélien veut (rêve de) supprimer le Hamas bien plus qu'obtenir la libération des otages, tandis que le Hamas veut voir disparaître Israël de la carte, qu'importent les souffrances endurées par les Gazaouis.
(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-lundi-11-aout-2025-1166926
(2) https://www.nzz.ch/feuilleton/anruf-nach-gaza-fast-alles-essen-wird-von-der-hamas-geklaut-ld.1895932?fbclid=IwY2xjawMC6YdleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETFhRDFNazBtdmRqVUJZcDJVAR4-YiQY2FL1kBTzib8gOllGbWOb5A4qSbDnEoVXcBIO9nQUufFQeMDU60v9tg_aem_hoJeYwyTRBxAXbcYCL6GaQ
(3) Extraits de la charte du Hamas de 1988, cités par Thomas Snégaroff et Vincent Lemire in "Israël / Palestine - anatomie d'un conflit", Les Arènes - France Inter, 2024, pp. 109-111.
lundi 4 août 2025
Le mépris des siens et des autres
C'est un conflit sur lequel tant de gens se posent en experts et ont un avis arrêté. Les jugements émis aux comptoirs des bistros ou sur les réseaux prétendument sociaux (c'est parfois la même chose) sont définitifs et font loi. Il y a les méchants Israéliens qui commettent un génocide (1) et les gentils Palestiniens qui sont d'éternelles victimes. Et tant pis si la situation est pourtant d'une complexité inouïe et le cynisme partagé. La compassion et l'indignation ne font pas la vérité et bien malin qui la connaît.
"Le drame de Gaza, écrit Caroline Fourest dans Franc-Tireur (3), c’est la définition de l’enfer. Celui de civils gazaouis piégés par le Hamas, qui s’en sert comme boucliers humains, et par l’armée israélienne, qui les traite comme des dommages collatéraux. Le drame de Gaza, ce n’est pas un génocide (1), mais une très sale guerre née d’un pogrom, menée par une armée puissante décidée à éliminer un voisin ayant juré sa mort, quoi qu’il en coûte. Un coût inhumain."
Dans Charlie Hebdo (4), son rédacteur en chef Gérard Biard dénonce les tirs de l'armée israélienne sur des foules qui cherchent juste à se nourrir et ne constituent aucune menace. "Si le mépris qu'ont Netanyahou et d'autres responsables et élus israéliens pour la vie des Palestiniens - et par la même occasion pour la vie des otages israéliens toujours détenus à Gaza - est patent, le Hamas a lui aussi prouvé qu'il faisait peu de cas du sort de sa population, qu'il considère avant tout comme un bouclier humain et une chair sacrificielle pour la cause. Plus les Gazaouis souffrent et meurent, de faim, de soif ou sous les balles, plus il est facile de faire d'Israël le monstre absolu - et force est de reconnaître que c'est de plus en plus facile... (5) La famine est une arme de guerre. Mais il ne faut pas oublier que cette guerre-là est aussi une guerre de communication. Qu'Israël a déjà perdue."
Peut-on entrevoir malgré tout une lueur d'espoir ? "S’il existe un chemin, c’est celui ouvert par la Conférence de l’ONU sur la solution à deux Etats, estime Guillaume Auda. Où pour la première fois des pays comme l’Égypte, le Qatar, la Turquie et même la Ligue arabe en tant qu’organisation appuient la liquidation militaire du mouvement islamiste et l’émergence d’une alternative palestinienne crédible en échange d’une reconnaissance mutuelle Israël - Palestine. Un horizon politique donc, c’est le seul moyen d’obtenir un cessez-le-feu durable, de mettre fin au calvaire des otages et à cette guerre à Gaza où deux millions de Palestiniens n’ont plus aucun recours ni contre la férocité de l’armée israélienne, ni contre le Hamas et son cynisme mortifère."
https://www.lemonde.fr/international/article/2025/08/03/david-grossman-celebre-ecrivain-israelien-qualifie-de-genocide-les-actions-d-israel-dans-la-bande-de-gaza_6626397_3210.html
(2) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-lundi-04-aout-2025-4694066
(3) Caroline Fourest, "Le Drame de Gaza", Franc-Tireur, 30.7.2025.
(4) "Gérard Biard, "L'info à l'os", Charlie Hebdo, 30.7.2025.
(5) "La population gazaouie paie le prix d’une stratégie calculée. Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas et l’un des architectes de l’attaque du 7-Octobre, abattu le 16 octobre 2024 à Rafah, l’écrivait déjà dans un message adressé aux dirigeants du Hamas réfugiés au Qatar : « L’effusion de sang profitera au Hamas. » Et il n’avait pas tort.", Joël Kotek, op. cit.
dimanche 20 juillet 2025
Censeurs à œillères (et à deux balles)
Des artistes se sont scandalisés : Amir, un chanteur franco-israélien, était programmé tout comme eux aux Francofolies de Spa (1). Ils ont préféré de ne pas se produire que partager la même scène que quelqu'un qui n'a pas dénoncé le génocide en cours à Gaza. Tant pis si les juristes ne sont pas d'accord sur la qualification de génocide pour les violences en cours (2). Eux savent. Eux ont décidé que c'est le cas. Donc ils ont raison et a tort qui ne pense pas et ne crie pas comme eux. Ils reprochent donc à un collègue ce qu'il n'a pas dit, alors que quantité de festivals programment des artistes malgré ce qu'ils disent : des artistes de la haine et de l'antisémitisme, des fans du Hamas ou d'autres organisations terroristes qui eux appellent clairement à la violence , des imprécateurs qui appellent à jeter à la mer les Israéliens, à "crucifier les laïcs", à couper les mains des dessinateurs de Charlie Hebdo, à "un autodafé contre ces chiens de Charlie Hebdo", à "couper le pénis des pédés", à s'en prendre aux blasphémateurs (3).
La bruxelloise DJ RaQL a renoncé à se produire aux Francofolies. Son collectif Who's That Girl veut promouvoir les artistes femmes issues des minorités de genre, nous dit-on. On aimerait savoir ce que cette bonne âme pense du Hamas qui tue les homosexuels, fait des femmes des citoyens de seconde zone et a violé systématiquement des Israéliennes le 7 octobre.
jeudi 10 juillet 2025
Et à la fin c'est la FNSEA qui gagne
En octobre dernier, l'Ademe (l'Agence de la transition écologique) recensait 38% de climatosceptiques parmi les Français, une augmentation de 7 points par rapport à 2023 (3). Plus d'un tiers de la population française pense donc que soit le réchauffement climatique n'existe pas, soit il existe mais n'est pas dû à l'activité humaine. Une bonne manière de s'exonérer de toute responsabilité et de ne rien changer à nos habitudes. Sauf qu'il faudra prendre l'habitude de voir nos maisons de plus en plus menacées par des incendies et des inondations. On voit par là que le réchauffement climatique ramollit les cerveaux. L'extrême droite qui passe son temps et gaspille son énergie à nier le réchauffement climatique exige à présent un grand plan "climatisation", tout en s'opposant à tout plan climat. Un peu comme s'ils réclamaient plus de moyens pour soigner les cancers tout en refusant les politiques de prévention qui permettent de les éviter. Le climat se porterait mieux sans les bêtises et les contrevérités que ces élus répandent à longueur de journée.
(1) https://parlementerre.fr/?vote=rouge&utm_source=brevo&utm_campaign=CA%20-%20Parlementerre%20NNI&utm_medium=email
(2) https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/07/08/loi-duplomb-sur-l-agriculture-que-contient-le-texte-qui-doit-etre-vote-a-l-assemblee-nationale_6619911_3244.html
(3) Jean-Loup Adénor, "Climatosceptiques - Plus il fait chaud, plus ils sont cons", Charlie Hebdo, 9.7.2025.
mardi 8 juillet 2025
Méchant Dieu
vendredi 4 juillet 2025
Traitre et incapable
mardi 1 juillet 2025
Let the sunshine
L'écologie emmerde les Français. C'est ce que clament la droite et l'extrême droite. Et quantité d'élus locaux dits sans étiquette. L'Europe suffoque. Et ce n'est qu'un début. Tous les climatologues l'affirment : on va vers bien pire encore. L'absence d'écologie emmerde les Français. Et pourtant, on attendra longtemps encore avant que les mesures indispensables soient prises. La résistance au changement et la négation du problème sont les plus fortes. Même si le changement climatique est bel et bien là et s'impose durement (et durablement), que nous le voulions ou non. Il faut avoir la tête très profondément enfoncée dans le sable pour ne pas le voir. Tant de citoyens n'entendent pas pour autant modifier leurs habitudes. Sans doute seraient-ils même prêts à descendre dans la rue si on limitait leurs déplacements. Par exemple, en interdisant la circulation de véhicules certains jours, en diminuant les vitesses sur les routes, en limitant drastiquement les voyages en avion, en sortant de notre dépendance au pétrole et au charbon, en empêchant que des produits fassent le tour de la planète, etc.
Les partis de droite et d'extrême droite vomissent l'écologie et ses applications. Ils ont reculé sur les zones à faibles émissions (avec le soutien d'un parti qui se prétend de gauche, LFI), sur le principe de zéro artificialisation des sols, ils relancent le chantier de l'A69. L'un des leurs, un certain Duplomb (ça ne s'invente pas) veut réintroduire un pesticide interdit. "LR ont même fait passer, rappelle Le Monde (1) un amendement qui impose un moratoire sur les éoliennes et le photovoltaïque, une idée longtemps portée par l’extrême droite." Et tout cela au nom du bon sens.
vendredi 27 juin 2025
Eliminer les penseurs
(1) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/24/proces-de-boualem-sansal-dix-ans-de-prison-requis-en-appel-contre-l-ecrivain_6615604_3212.html
(2) Charlie Hebdo, 25.6.2025.
lundi 23 juin 2025
Les dieux sont tombés sur la tête
Une émission de France Inter s'intitule "Quand les dieux rôdaient sur la terre" (1). La phrase peut se conjuguer au présent. Ils sont aujourd'hui nombreux les dieux violents et pervers à, bien plus que rôder, régner avec suffisance et cynisme sur le monde. Ceux que Romain Gary décrit dans "La Promesse de l'aube" (2).
Aujourd'hui, ces dieux se sont incarnés en Poutine, en Netanyahou, en Khamenei, en Trump, en Xi Jinping, en Kim Jong-un, en Lukachenko. On reconnaît en eux Totoche, Merzavka, Filoche. On les voit suffisants et cyniques, fiers de leur brutalité, méprisants pour qui n'est pas eux. Ils s'érigent en sauveurs d'une humanité qu'ils piétinent. Pour réelle qu'elle soit, leur toute-puissance les rend petits. Mais ils règnent malgré tout, parce que, oui, nombreux sont leurs complices parmi nous.
(1) Chaque samedi de 11h à 12h.
(2) Ed. Gallimard, 1960.
vendredi 20 juin 2025
Tsar du culot
(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/16/moscou-condamne-israel-et-s-inquiete-de-l-affaiblissement-de-son-allie-iranien_6613575_3210.html?search-type=classic&ise_click_rank=1
(2) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/19/conflit-israel-iran-vladimir-poutine-se-veut-un-acteur-credible-au-moyen-orient-pour-jouer-un-role-de-mediation_6614361_3210.html?search-type=classic&ise_click_rank=4
mercredi 18 juin 2025
Religions suicidaires
jeudi 12 juin 2025
lundi 9 juin 2025
Des suicides assassins
Le gouvernement israélien n'a visiblement plus aucune limite. La vengeance compréhensible des attaques barbares du 7 octobre semble inextinguible et ne prendra fin que quand les habitants de Gaza seront tous morts ou exilés. De son côté, le Hamas n'exprime aucune envie de voir cesser le massacre des siens, pas plus que de libérer les otages israéliens. Tout cela doit s'arrêter immédiatement, comme l'affirment de nombreuses personnalités françaises qui appellent l'Union européenne à agir et exhortent le président français à l'organisation d'un congrès mondial pour la paix, ouvert à la société civile, dont les objectifs seraient les suivants (1).
Ces objectifs semblent tomber sous le sens, mais la raison et la guerre ne font jamais bon ménage. La haine réciproque que se vouent le Hamas et l'actuel gouvernement israélien les entraîne dans une forme de suicide qui emporte tant de vies innocentes.
jeudi 5 juin 2025
Un progrès réactionnaire
Décidément, l'islamisme ne semble pas inquiéter une part importante de la gauche belge. La Région de Bruxelles est sans gouvernement depuis quasiment un an et voilà qu'on nous annonce, sans rire, qu'une majorité présentée comme progressiste pourrait gouverner Bruxelles en intégrant en son sein la Team Fouad Ahidar. En quoi celui-ci serait-il progressiste, lui qui est l'incarnation de la réaction ? Lui qui a déclaré : « Pour certains, les cultes doivent rester à la maison, pour moi c’est le contraire ».
On s'interroge : où serait le progrès d'un gouvernement bruxellois qui s'allierait à ce personnage qui donne priorité à la religion par rapport à la politique ? "A l’inverse, écrivent encore Les Universalistes, le « progrès » consiste à affirmer la neutralité de l’État, à défendre inconditionnellement l’égalité entre les hommes et les femmes et à ne pas tolérer que la loi civile soit influencée par des considérations religieuses."